Chapitre 9

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—Je ne vois pas en quoi cela me concerne.

Ce sont là, les premières paroles de mon cher fiancé face à ma venue. Paroles qui ont été dites sur un ton froid, de glace même.

On m'a répété encore et encore qu'il ne m'aime pas. J'ai fait la sourde d'oreille. J'ai entendu, mais je n'ai pas écouté. Que ce soit maman, Callie ou Ariana, elles n'ont fait que me souligner l'évidence encore et encore. Mais je ne savais pas que j'aurais autant mal face à sa froideur à mon égard. Rien que cette phrase prononcée souligne le fait qu'il ne m'aime pas, plus, mon existence ne le concerne en rien.

En cet instant, ma raison me hurle que c'est sans espoir. Elle me conseille de partir sans tarder, de m'en aller sans me retourner afin d'épargner mon cur, de ne pas souffrir. Cependant, la raison d'une femme amoureuse n'est jamais écoutée. Une femme amoureuse n'écoute personne. Elle ne suit que son cur même en sachant que celui-ci a tort.

En ce moment précis, je me suis promis de tout faire pour que Dylan m'aime autant que moi avant le mariage. C'est ce quAriana qualifierait de mission impossible.

Mais rien n'est impossible.

—Dylan, peux-tu faire un effort ? insiste Hayden lorsqu'il finit de m'apporter mes valises.

—Ne te mêle pas de cela, tu veux ?

—C'est ta fiancée bordel !!

Il est vraiment très gentil de prendre ma défense. Je savais déjà à quoi m'attendre avant de venir.

—Ce n'est rien Hayden, ne t'inquiète pas.

—Franchement, je n'arriverai jamais à comprendre les femmes, me répond mon seul ami du moment.

Je le gratifie d'un simple sourire. S'il savait que moi-même je ne me comprends pas. Il y a longtemps que j'ai cessé d'essayer de comprendre mon cur.

—Où est-ce que je mets ses valises ? interroge Hayden.

—Dans la chambre d'amis.

—Chambre d'amis ? reprends Hayden surpris. C'est ta fiancée, sa place est dans ta chambre.

En réponse aux propos de son interlocuteur, mon obsession gratifie Hayden d'un regard noir. Et j'interviens :

—Ne t'inquiète pas, ça me convient parfaitement. On n'est pas marié.

—OK, si tu le dis.

Sans prendre la peine de demander son chemin, Hayden attrape ma valise et me fait signe de le suivre.

Il me donne l'impression de bien connaître la maison, et la manière dont il s'adresse à Dylan me fait penser qu'il n'est pas qu'un employé.

En une quinzaine de minutes, il m'aide à monter mes affaires et me fait visiter la maison.

—Tu veux que je te fasse à manger avant de partir ? me demande Hayden alors qu'on se dirige vers le salon.

—Non, ne te fatigue pas, je me charge de le faire moi-même.

—D'accord, es-tu sûre que ça ira ?

—Oui, vas-y. Et merci beaucoup pour tout.

—Mais de rien. On est amis. Tu te souviens ?

Je lui réponds d'un simple sourire.

—Bon, mec, je vais y aller.

—Bien, je te raccompagne.

Alors que les deux hommes discutent devant le portail, je m'occupe de faire le repas.

À la maison, je m'occupais rarement de cela, la cuisine c'est plus le domaine de Callie et de maman.

Je ne me débrouille pas mal, cela dit, je suis plutôt un cordon bleu en toute modestie.

Le chemin vers le cur d'un homme passe par son estomac, m'a toujours dit ma mère. Et je compte bien appliquer ses conseils. Après avoir fini de faire le repas, je mets la table et attends Dylan, qui je crois, prend sa douche.

—Le dîner est servi, lui dis-je, lorsque je le vois revenir.

—Quoi ?

—Le repas, tu peux venir manger.

—Qu'est-ce que tu me veux !!? Tu veux m'empoisonner, c'est cela ?

—Non, je

Alors que je m'apprête à lui répondre, Dylan s'approche de la table et d'un geste vif, il tire sur la nappe de la table à manger, renversant par la même occasion les couverts et le dîner dans un éclat assourdissant.

Un sursaut m'échappe.

Le sol est maintenant parsemé de débris de verre.

—Je ne t'ai jamais demandé de faire cela. Alors, arrête.

—Je suis désolée, dis-je, tentant de calmer sa colère.

En le suppliant, sans le faire exprès, ma main effleure la sienne.

Je m'étais rapprochée sans même m'en rendre compte.

—Ne me touche pas ! me hurle-t-il en me poussant si fort que je tombe, atterrissant sur le sol couvert de débris.

Une douleur née au niveau de ma cuisse droite.

Une douleur si vive que je laisse échapper un hurlement très aigu. Je réalise alors que j'ai un éclat de verre dans la cuisse. Comme réflexe, je porte ma main à la source et arrache le débris en utilisant toute ma force. Mais je n'aurais pas dû. C'était l'erreur à ne pas commettre. Une grande quantité de sang coule, recouvrant le blanc immaculé du carrelage d'une couleur rouge sombre.

—Ne me touche plus jamais. Je déteste qu'une femme me touche, me dit l'élu de mon cur dans un ton empreint de rage, avant de me tourner le dos et de me laisser là, couvert de mon sang.

*********
Rien que d'imaginer la situation d'Ivy, j'ai le cur qui se serre.
Elle est vraiment courageuse cette fille, il faut vraiment du courage pour aller vivre avec Dylan et un sacré dose de stupidité aussi.

Espérons que cela s'arrange avec le temps, enfin si elle ne craque pas avant 😉.

Par-delà sa cruauté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant