Chapitre 12

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Parfois, l'ignorance est la meilleure des choses. Elle vous épargne des réflexions inutiles et peut même vous sauver du danger.

Les questions, j'en ai, et même des centaines. Seulement, j'ai peur des réponses, j'ai très peur de la vérité.

Croyez-moi, il y a des jours où il ne faut pas courir derrière cette vérité. Moi, j'ai décidé, je ne veux pas savoir, je ne supporterai pas son poids.

—Bonsoir Hayden !! dis-je tout sourire.

Celui-ci échange un regard semblant dire : « Ne t'inquiète pas, elle n'a rien entendu » ou « il en a fallu de peu » avec Dylan avant de me répondre.

—Bonsoir, comment vas-tu ?

Au contraire, j'ai tout entendu et j'ai compris.

Bien sûr, les regards ne parlent pas, mais s'ils le pouvaient, c'est ce qu'aurait dit celui de Hayden. Et celui de Dylan est toujours sur moi. J'ai encore fait une connerie ?

—Très bien. J'étais sur le point de me faire quelque chose à manger, tu en veux ?

—Super !! Oui, j'aimerais commence-t-il en s'avançant vers le salon, mais s'arrête brusquement de parler et de marcher comme s'il avait vu un fantôme. Puis, il se met lui aussi à me dévisager.

— Euh... Ivy, es-tu sûre que ça va ? reprend-il.

— Oui pourquoi ?

—Je ne sais pas. Une intuition. Un sixième sens féminin si tu veux.

Euh... je suis perdue là. Un sixième sens féminin ? De quoi parle-t-il ?

Alors que moi je suis plongée dans la confusion, lui se tord de rire. Un fou rire de surcroît.

—Putain, Hayden arrête, intervient Dylan.

—Je ne peux pas. Ha, ha, ha !! Si si tu pouvais voir ta tête. Juste sensationnelle. Ha, ha, ha !!

Par réflexe, je me tourne vers lui et ne vois rien d'anormal dans l'expression de Dylan. Je me lance alors dans une inspection soyeuse de son visage angélique ou plutôt diabolique. Ayant remarqué cela, il se détourne de mon regard.

—Pourquoi me regardes-tu ainsi ?

—Rien, dis-je distraitement, trop concentrée pour réfléchir à une excuse.

—Alors, arrête.

Voyons, il n'a rien sur le visage, pas de moustache dessinée à l'encre indélébile, qui soit dit en passant est la seule chose qui m'aurait fait rire comme Hayden.

—Tu m'écoutes ?

Rien, nada. Quoi alors ? Je ne vois pas. Oh.

Il... il rougit ? Dylan ? Rougir ?

Les extrémités de ses oreilles ont pris une teinte légèrement rougeâtre. Il est trop mignon avec cette tête. Penser cela me fait sourire.

—Et maintenant, tu souris ? Tu ne vas pas t'y mettre aussi.

Hayden, qui s'est calmé un peu, reprend la parole.

—Hi.la.rant. Remarque, j'allais aussi réagir comme toi si je voyais une femme pour la première fois dans cette tenue. Non pas une femme, ta fiancée.

Sa fiancée ? C'est moi.

Bravo Sherlock. Tu as deviné ça toute seule ?

—Quelle tenue ?

Par-delà sa cruautéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant