Par-delà sa cruauté

Chapitre 35

Un peu de curiosité, une petite pincée de volonté, saupoudrée d'entêtement, et une grosse dose de positivité en toute situation. Il s'agit là de la recette parfaite pour trouver des solutions à tous vos problèmes.

Entre nous, j'avoue que cette logique ne marche pas à tous les coups. Vous risquez en effet de rajouter une couche à vos soucis. Et c'est bien ce que je crains en ce moment même.

Debout derrière un Dylan qui me semble endormi, je reste silencieuse. Il dort assis ?

—Dylan ?

Je devrais peut-être le laisser dormir, il avait l'air si fatigué ces derniers temps.

—Qu'est-ce que vous foutez arrêtés derrière moi comme des parasites ?

Bah non, je m'étais trompée, et lourdement, car je vois à présent la tige de cigarette qu'il a en main.

—Désolée, je croyais que tu dormais.

Sans nous regarder, sa tête affalée sur le dossier, il continue :

—Ivy ne s'excusait pas.

Quoi ?

—Pardon ?

—Tu nen as pas marre de courber toujours la tête devant les autres ? Parce que moi, ça me fume de faire.

Qu'est-ce qu'il raconte encore ?

—J'imagine que je suis la personne que t'as envie de voir courber la tête, intervient Hayden.

On n'y est, croisez les doigts avec moi pour que cela se passe bien. Pas à la perfection, je me contenterai d'un bien. Portant sa cigarette à ses fines lèvres, il aspire et rejette la fumée, toujours dans cette position qui n'encourage pas au dialogue. Quant à moi, je dois juste me taire et regarder.

—Dylan, tu te trompes, je ne me suis pas rapproché de toi pour ça. Car tu vois, j'ai commencé à enquêter sur ta famille que depuis tes fiançailles avec Ivy.

Depuis nos fiançailles ? Et je ne me suis même pas rendu compte ? J'ai perdu mon flair.

—Hayden, casse-toi.

—Je croyais que tu ne voulais pas me répondre. Alors, continue de la fermer et écoute-moi.

Euh, je ne crois pas qu'on demande pardon de cette façon, Hayden.

—J'ai commencé à enquêter sur ta famille afin de retrouver ta mère.

À ces paroles, Dylan se redresse brutalement, mais ne se retourne pas pour autant. Il ne parle pas.

—J'avais décidé de te le dire quand je suis venu la dernière fois, mais t'étais déjà mal en point alors je t'ai laissé tirer tes conclusions sans te contredire. Je me disais que c'était mieux que tu crois en ma trahison plutôt que te dire ce que j'avais découvert.

C'est bien mon petit Hayden, tu te débrouilles bien. Dis-lui ce que tu ressens, montre-lui que tu regrettes.

—Pfff !! Encore un connard qui veut décider à ma place, formule Dylan

Oh non, toi tu continues d'écouter jusqu'à la fin.

—Je voulais que tu vives ta vie sans... euh que tu ne continues pas de détester... Je... Bordel ! tu sais très bien que je ne suis pas doué pour ces trucs p'tit merdeux. Tu pourrais m'aider quand même. Arrête de faire ta pute.

Que... quoi !? Mais Hayden !!! Tu y étais presque. J'étais tellement fier de toi et là tu viens de tout gâcher. J'ai envie de faire de lui un punching-ball vivant là. Que quelqu'un m'apporte des cordes. Non, mais sérieusement ! La boule au ventre, j'attends l'intervention de Dylan. Je l'entends ricaner un moment, puis il se retourne pour enfin nous faire face.