Dans un coin à l'arrière-cour, adossé au mur, je suis en parfaite harmonie avec le noir qui y règne et avec le silence. Une clope en main et un verre de vin dans l'autre, cigarette qui se consume depuis 10 bonnes minutes sans que je n'ose la porter à mes lèvres, je tente d'apprivoiser la bête tapie dans l'ombre. De prévenir l'orage qui se prépare, l'ouragan qui ne demande qu'à tout détruire. Moi.
L'air frais et la lune aussi magnifique soit elles se rient de moi.
J'ai d'atroces maux de tête, un rhume qui hésite à me quitter, une fatigue inexpliquée qui m'habite et une très grande envie de meurtre. Autrement dit, ce n'est pas le moment de me chercher des embrouilles. Ce n'est vraiment pas le moment. Mais Adrian, lui, ne respecte rien. Est-ce trop demander de pouvoir profiter de sa solitude ?
Arrêté à l'écart, il me regarde un sourire aux lèvres.
Cette situation est très comique. Comme lui, mes lèvres s'étirent en un sourire. Un sourire dénué de toute émotion.
—Qu'est-ce que tu fais là, frangin ? me demande-t-il.
—Ce que je fais là ? Une piscine party. Ça se voit non ? Fais-je alors que mon sourire s'élargit. Adrian, tu es bien loin, dit donc. Une distance de sécurité, j'imagine.
Il me faut une force considérable pour garder ce calme apparent.
—On ne sait jamais avec toi cousin, tu es capable de tout.
Dans ses yeux, il y a une lueur de malice.
—Tu crois que je vais te blesser ? Ou peut-être, te tuer ?
Je le vois, je le sais qu'il se réjouit quand je suis ainsi. Cruel, insensible, presque aliéné. Je ne sais pas pourquoi cela dit. Il a bien changé, tout comme moi. Pour des raisons différentes.
Faisant quelques pas vers moi. Il parle :
—Oui, tu pourrais bien le faire. Tu l'as déjà fait si je me souviens bien. Tuer ne signifie pas grand-chose pour toi.
Il a la frousse. La peur est le seul sentiment que j'inspire aux autres. Il grignote vite l'espace qui nous sépare par ses enjambées. Cette fois, je laisse échapper un rire.
—Ha, ha, ha ! Tu me connais si bien. Pour tout te dire, ça fait un moment que je rêve de te trancher.
Il est comme figé un instant, il est mort de trouille et le cache très bien.
—Tu rêves de moi ? C'est plutôt flatteur.
Mon crâne me lance, avec moins d'intensité cela dit.
—À quoi tu joues connard ?
Voilà la question qui me hantait.
À ses risques et périls, il se décide à jouer l'ignorant.
—De quoi parles-tu ?
Ha, ha, ha ! de quoi je parle ?
—Ne teste pas ma patiente petite merde. Dieu sait que c'est une qualité que je n'ai pas. Tu penses vraiment m'atteindre en agissant de la sorte ?
—Tu tiens bien plus à elle que tu ne le penses.
—Tiens donc, merci de m'informer de cela.
—Tu as beau tenir à elle, je ne te laisserai pas faire. Tu ne terniras pas le nom de la famille comme tu l'as fait par le passé. Juste pour cette pute qui n'en vaut pas la peine.
Une pute, hein ? Il est vraiment drôle, mon cousin. Qu'est-ce que vous en pensez ?
Mon calme vient de voler en éclats tout comme le verre que j'avais en main. Sous la pression et la force de ma colère, le verre s'est brisé dans ma main, me blessant au passage, la même main. Si fragile ces verres ou de mauvaises qualités.
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Par-delà sa cruauté
RomanceJe me nomme Ivy. Ivy Miller. Depuis toute petite, j'ai toujours adoré les contes de fées. J'ai toujours rêvé de mon prince charmant sur son beau cheval blanc. Cependant, ma réalité est tout autre. J'aurais tellement voulu tomber amoureuse d'un bea...