Chapitre 39

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Un J qui m'agace. Un J qui me tourmente.

De nouveaux numéros, des mots saisis, des messages envoyés, une même signature, un jeu complexe, et mon monde se retrouve troublé. Mon humeur assombrie. Et moi, dans l'il du cyclone.

Présente, mais sans vraiment être là, je continue ma discussion avec Andrew, termine ma journée et traverse la rue jusqu'à la maison. Mes esprits aux abonnés absents, voilà maintenant quelques jours que je n'ai pas touché au projet. Plus d'idées. Pas d'inspiration. Il faut pourtant que j'avance. Soupirant pour la énième fois, je pénètre dans la maison sans faire attention. Cependant, mon attention est très vite captée lorsque j'entends prononcer : « J ».

J ?

—Tu penses qu'il s'agit du même J ? interroge Hayden à l'endroit de Dylan.

—Peu importe. Je vais me faire ce fils de pute !!

—Tss, il faut le trouver d'abord pour cela. Commençons par rappeler le numéro.

—Fais comme tu veux.

Quoi rappeler ? J ? Surtout pas. Pour empêcher qu'il le fasse, je crie :

—Non, Hayden ne rappelle pas !!

Les yeux grands ouverts, les deux hommes me regardent. Il me semble qu'ils ne m'avaient pas vu. Je fais alors fi de cela, m'avance vers eux, retire le téléphone des mains de Hayden, et là, je remarque que l'appel a déjà été lancé.

—Et merde ! fais-je en frottant mes tempes.

Tout cela pour ça. Après avoir reçu le message, j'ai demandé à Andrew de localiser ce numéro si possible. Et... et... maintenant cette personne qui qu'elle est va le désactiver. Soupirant, je m'assieds à côté de mon ami tout en baragouinant :

—Ça ne sonne pas. Ça n'a jamais sonné, et je sais que ça ne sonnera pas.

Perdue dans mes pensées, c'est Hayden qui me ramène à moi en claquant des doigts devant mon visage.

—Hé Min ! tu nous expliques ?

Exp... Ah oui !

—Ah, désolée.

—Je ne demande pas de t'excuser, mais de nous expliquer. Pourquoi ne devais-je pas rappeler ?

—Premièrement parce que si vous rappelez, vous n'arriverez pas à le joindre et il vous écrira avec un autre numéro la prochaine fois. L'autre numéro sera désactivé, disparaîtra. Et de deux, vous venez de réduire mes efforts à néant.

Comment le sais-je ? Parce que j'ai aussi fait cette erreur au début et je rappelais à chaque message.

Bon sang ! Il ny a vraiment rien qui s'arrange.

Je m'affale sur le canapé et ferme les yeux. Pas un mot. Pas un bruit. C'est trop calme. J'ouvre alors mes yeux et vois les deux messieurs devant moi me dévisager. Pourquoi me regardent-ils de la sorte ?

—Ivy... Comment connais-tu J ? se renseigne doucement Dylan.

—Je ne le connais pas. Il m'écrit.

Oui, je suis un pion dans son jeu tout comme vous. Comme s'il ne s'attendait pas à cela, il ouvre grand les yeux. Ouais, il ne s'attendait visiblement pas à cela. Que croyait-il ? Que je suis J ? Bonjour, la confiance ! Ah oui, j'oubliais, il ne me fait pas confiance.

Afin de leur ôter tout doute, je précise :

—Hayden, Dylan... Je ne suis pas J.

Afin de prouver mes dires, je rentre dans mes files de conversations avec le fameux J et passe mon téléphone à Hayden, ainsi que son téléphone que j'avais retiré il y a un moment. D'ailleurs, c'est le sien ? Je ne l'avais jamais vu.

Par-delà sa cruauté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant