Secrets cachés. Mensonges continuels. Cercles vicieux. Lentement et destructeur tel de la lave, ils détruisent et ravagent tout. Rien n'a la volonté de résister. Rien ne pourrait y survivre. Même pas Dylan.
—Tu ne comptes pas m'aider ?
—Non.
—Pourquoi ?
Pourquoi ? C'est une très bonne question. Pourquoi cela lui arrive-t-il à lui ? C'est si injuste. Mais au fond, la vie n'est-elle pas elle-même injuste ?
—Je ne veux plus le voir vivre cela. Ce n'est pas toi qui le regardes boire chaque jour alors qu'il ne tient pas l'alcool ! Ce n'est pas toi qui le regardes boire des tasses de café chaque soir, pour je ne sais quelle raison ! Ce n'est pas toi qui vis avec un Dylan mort émotionnellement ! Et ce n'est toujours pas toi qui l'as entendu appeler le nom de son meilleur ami dans son sommeil. Il te suppliait Hayden !! Il disait être fatigué. Je le vois bien qu'il ne dort pas, il
Dylan est mort émotionnellement depuis plus longtemps que tu ne le penses.
Encore cette fois, mes larmes font acte de présence. De ma paume, je les nettoie, et vois mon interlocuteur se lever pour me tourner le dos. Il ne dit rien, devant la fenêtre, il fixe le paysage.
Non, je t'interdis de me tourner le dos Hayden. Tu ne fuiras pas cette discussion. J'en ai assez que personne ne m'écoute quand je parle. À mon tour, je me lève, le rejoins, l'attrape par l'épaule afin qu'il se tourne face à moi. Il ne résiste pas.
Je regarde alors cet homme en face de moi.
—Hayden.
Je sais que ce n'était pas ton objectif, je sais aussi que ma colère contre toi n'est pas justifiée, toi qui veux juste aider ton ami. Toi qui n'es pas contrarié par mes paroles, toi qui n'es pas en colère alors que tu le devrais. Toi qui pleures. Oui, cet homme que je ne connais que par son sourire est à présent en larmes devant moi.
À travers ses larmes, il sourit, plonge ses mains dans ses cheveux et regagne à nouveau le canapé, ses larmes coulant toujours.
—Dylan me suppliait. Il est fatigué. Je n'ai pas réussi à le protéger. Je ne parviens jamais à protéger ceux en qui je tiens. Jamais.
À nouveau, il se lève du canapé et prend une autre direction, trop agité pour rester sur place.
—Je lui avais promis, s'il recommence, ça sera de ma faute, continue-t-il.
Alors la voilà toute la peine que tu cachais derrière ton sourire. Recommencer quoi ? Pourquoi tiens-tu tant à le protéger ? De quoi veux-tu le protéger ? Bon, ce n'est pas le moment.
—Hayden je Je suis désolée, je ne voulais pas m'énerver contre toi.
Il semble bien loin, car il n'entend rien de mes paroles.
Se dirigeant vers la table basse, il jette tout ce qui lui tombe sous la main au sol, puis, tombe à genoux. Les épaules affaissées, la tête baissée, mon ami pleure tel un enfant. Cette scène marquante, me déchire le cur. Je m'approche alors, m'assois à même le sol afin de me mettre au même niveau que lui. De mes paumes, je saisis sa tête entre mes mains et la relève.
Je l'entends marmonner de nouveau.
—Je lui ai encore fait du mal Je suis tellement désolé. Je ne voulais pas.
Cette voix, je ne la connais pas. Bien sûr que tu ne voulais pas.
—Hayden je suis sincèrement désolée. Ce n'est pas contre toi que je devrais m'énerver.
Le voir ainsi devant moi.
De ma paume, j'essuie ces larmes dont je suis moi-même la cause, l'instigatrice.
—Bien sûr que tu en as le droit, tu devrais même me frapper. Je devrais arrêter ces stupides recherches, fait-il d'un ton sérieux, décidé.
Arrêter !?
—Non !! Qu'est-ce tu ? Non !!! Ce n'est pas ce que j'ai dit.
Je voulais juste lui faire comprendre que faire cela sans informer le principal intéressé est une très mauvaise idée.
—Qui suis-je pour me mêler ainsi de sa vie ?
Qu'est-ce qu'il raconte ?
—Tu le fais pour son bien alors
—Non, je n'ai aucune excuse pour ce que je fais, j'en avais conscience. Je pensais le faire pour son bien, mais grâce à toi je vois les conséquences de tous mes actes.
N'importe quoi, c'est moi qui Je Non.
—Tu n'as pas le droit de faire ça, tu ne vas pas abandonner. Je ne te le pardonnerais jamais si tu le faisais, je te détesterais. Alors, aie au moins le courage de terminer ce que tu as commencé.
—Tu peux être très persuasive, tu sais ? Et un tantinet effrayant. Je n'ai donc pas d'autres choix que continuer, fait-il en riant. Tu peux rentrer.
Se redressant, il ferme les yeux, les réouvre un sourire aux lèvres comme pour raccompagner un visiteur. Me, raccompagner.
—Hayden, je vais t'aider à les trouver.
—Non, je ne te force à rien Ivy. Tu n'as pas à porter les responsabilités de mes actes. Ni à faire des choses que tu ne veux pas.
Il m'a mal compris. Bien sûr que moi aussi je veux les retrouver. D'autant plus, si ça peut aider Dylan. Ce qui ne me plaît pas, c'est faire cela dans le dos de Dylan. Alors calmement, je lui explique.
—Bien sûr que je veux les retrouver. Plus que tout, je veux aider mon ami. Ne l'es-tu pas ?
Mes paroles ont au moins le mérite de lui arracher un sourire.
—Je vais t'aider dans tes recherches. Je te promets de t'assister durant toutes tes recherches. Peu importe ce qui se passe. Mais à une condition Hayden.
—Laquelle ?
Je vais tout arranger, je vais te ramener ton meilleur ami comme promis, Dylan.
Faire des promesses à tout va, c'est une lubie chez toi ou ?
—Nous allons tout raconter à Dylan, je dis bien tout. Ta supposée trahison, tes recherches, la découverte de l'existence de son frère. Et surtout, tu dois lui expliquer pourquoi tu fais tout cela. C'est très important.
—D'accord
Bon, c'était facile en fin de compte, plus facile que je le pensais.
—Bien, allons-y !
—Maintenant ?
Bien sûr, quelle question !
—Oui, maintenant.
—Maintenant maintenant ?
—Pfft ha, ha, ha, ha !! oui, maintenant maintenant Hayden.
—Ce n'est pas drôle, Min. Je me rince le visage et je reviens. Tu devrais faire pareil. Ah au fait, ne dis à personne que tu m'as vu chialer. On risque de me traiter de pleurnichard.
Il réussit toujours à plaisanter. C'est dingue.
—T'inquiètes mon petit chou, je ne dirai à personne que je t'ai vu pleurer. Tu risquerais de pleurer si je le faisais.
Me faisant une grimace, il me fait aussi un doigt d'honneur avant de se diriger vers ce qui me semble sa chambre. Un vrai gamin, celui-là.
J'appréhende seulement la réaction de mon bien-aimé.
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Par-delà sa cruauté
RomanceJe me nomme Ivy. Ivy Miller. Depuis toute petite, j'ai toujours adoré les contes de fées. J'ai toujours rêvé de mon prince charmant sur son beau cheval blanc. Cependant, ma réalité est tout autre. J'aurais tellement voulu tomber amoureuse d'un bea...