Chapitre 44

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Je m'interroge souvent sur la curiosité de l'être humain. Essayant de me justifier, je mets toujours tout sur le compte de mon espèce. Disant sans cesse que l'être humain est curieux de nature, je me décharge de mes écarts. Je me dis responsable, mais pas coupable.

En réalité, il s'agit de mon défaut à moi et à moi seule. C'est seulement mon cas et je ne dois pas en faire une généralité. La preuve, Dylan n'est pas curieux. Il ne veut pas savoir. À la différence de moi, lui ne veut pas savoir qui est son frère ni qui est sa mère. Cependant, il accepte de chercher des réponses juste pour satisfaire la curiosité de cette femme qui s'accroche à lui. C'est si... improbable.

—Salut mes chéries, désolée je suis en retard. Déclare Ariana en me donnant une bise sur la joue et un coucou à Callie à travers l'écran de l'ordinateur avant de s'asseoir.

Un cocktail de fruits en main, je lui réponds avec un sourire.

—Tu n'es en retard que de 30 minutes. Ce n'est rien.

À mes paroles ironiques, ma sur éclate de rire.

—Alors ma belle, comment est le Canada ? Interroge la nouvelle venue.

—Je m'ennuie sans vous.

—Tu m'étonnes qui pourrait se passer de moi ? fais ma meilleure amie en faisant virevolter ses cheveux.

Des minutes à rire aux éclats, du temps passé à parler de tout et de rien, à se retrouver malgré cette distance qui sépare Callie de nous. Un peu de couleur dans ma vie. Rien ne peut gâcher mon humeur en cet instant précis. Enfin...

—Et Dylan ?

Cette question vient dAriana, mais je vois bien que ça aurait pu venir de ma sur. Je le vois dans ses yeux.

—C'est l'amour fou. Je dis en souriant.

—Mais bien sûr, on te croit. Reprends Ariana.

Callie, elle, qui est assise dans son lit, me fixe à travers l'écran, puis s'exprime :

—Quitte-le, Ivy.

Le quitter... Je ne trouve rien à redire aux paroles de ma sur et me contente de remuer la paille dans mon verre, sourire aux lèvres.

—Ivy. Pourquoi t'entêtes-tu à rester auprès de cet homme ? continue-t-elle.

—Elle est têtue et n'admet jamais l'échec, répond Ariana à ma place.

Et là, commence une discussion, à laquelle je ne fais visiblement pas partie.

—Ma sur est tête de mule en effet, stupide, aussi en vrai. Mais je ne comprendrai jamais pourquoi elle aime tant souffrir.

Hé ho, je suis toujours là moi !!

Chuuut !!! Attends qu'elles te disent tes quatre vérités. Pour une fois que ce n'est pas moi qui m'y colle.

—Tu crois que c'est ça être amoureuse, Callie ? C'est plutôt effrayant !! Exagère Ariana.

Vous êtes d'accord avec elles, je le sais. Je suis têtue, oui ! Je suis stupide, oui !

J'aurais dû repartir depuis bien longtemps, ça aussi je le sais !

Certains d'entre vous iront jusqu'à penser que je suis masochiste. Ça non, je ne le suis pas.

C'est juste qu'en plus de mes sentiments, la réponse à une question me retient dans cette façade qu'est ma « relation » avec Dylan. Ha, ha, ha ! Relation. Question qui s'adresse à vous aussi. La question est :

Par-delà sa cruauté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant