Chapitre 38

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Tss !!!! M'énerve ! M'énerve !!!!

J'ai soif. J'ai faim. Je suis fatiguée de rester assise, mais j'ai aussi mal à force de m'arrêter. J'ai des crampes et des fourmillements dans les jambes.

Sérieusement, je commence à croire que ceci est fait exprès. Non, je me mens à moi-même et à vous aussi. En fait, je me suis rendu compte que c'était fait exprès durant les deux premières heures d'attente. Mais cinq. Cinq, pas trois, ni quatre, cinq heures à attendre. Je n'ai pas que cela à faire moi.

Je n'ai vraiment pas que cela à faire.

Il faut être tenace comme moi pour vouloir continuer à se ridiculiser. Me mettant à nouveau debout, je marche en rond. Je devais être à l'entreprise à cette heure-ci.

Je m'approche alors à nouveau de la réceptionniste.

—Excusez-moi, puis-je voir monsieur BROWN ?

—Je suis désolée mademoiselle, monsieur BROWN est en réunion et ne peut vous recevoir. Pouvez-vous patienter 30 minutes ?

Elle est sérieuse là !? Patienter ?

—Vous m'avez dit cela il y a deux heures. Alors, ne m'en voulez pas de douter.

—Je suis sincèrement désolée, mais la durée de la réunion n'a rien à voir avec mon bon vouloir.

—Je vois cela.

Hum, je vais patienter.

Bien sûr que cela ne dépend pas de ton bon vouloir, mais de celui de quelqu'un d'autre. Monsieur BROWN, est-ce là votre tactique ? Me faire attendre jusqu'à ce que j'abandonne. C'est plutôt bien réfléchi. Cependant, j'ai horreur de perdre mon temps. Plus je perds en temps, plus ma patience s'envole. Pour moi qui ne suis pas du genre patiente. C'est frustrant.

Qui est monsieur BROWN ? Et pourquoi je l'attends ?

Vous souvenez-vous du journaliste qui a eu le toupet de me raccrocher au nez hier ? Voilà qui est monsieur BROWN.

Il m'a raccroché au nez. Mais voyons « si la montagne ne va pas à toi, va à la montagne Ivy », me suis-je dit. En d'autres termes, je suis à son agence depuis ce matin, mais toujours rien. Une réunion, parait-il. Il sait quelque chose. Ou, peut-être qu'il sait tout. Il va devoir me parler. Mais comment m'y prendre ?

Alors que je réfléchis, à travers la porte vitrée, je vois celui-là même que je cherche passer, parlant et riant aux éclats au téléphone. Il est à l'extérieur ? La réunion est finie ? Non. Je me doutais bien qu'il n'y avait pas de réunion.

Je sors précipitamment du bâtiment dans l'espoir de le rejoindre. Toutefois, je ne le vois plus. Je fais le tour, mais ne le trouve pas.

Il n'est pas là. Comment ? Il ne s'est pas volatilisé. Si ?

Je sens un peu de colère en moi. Furieuse, je pénètre à nouveau dans le bâtiment.

— Une réunion ? J'ai l'air aussi stupide ?

—Mademoiselle, tente la réceptionniste.

—Assez de mademoiselle !!! Je suis assise depuis des heures pour attendre un homme pendant que lui assiste à une réunion imaginaire.

—La réunion finira d'ici peu, je vous assure.

Elle Tss. Je viens de voir un fantôme, c'est cela ? Ne pourrait-elle pas se taire ? Elle m'énerve encore plus là.

—Quelle foutue réunion !?! Cet homme vient de partir.

Ha, ha, ha, ha !!! Il aurait au moins pu se cacher jusqu'au bout pour que je n'aie pas l'air débile, non ?

Par-delà sa cruauté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant