Chapitre 41

76 4 0
                                    

Suis-je réellement en train de le faire ?

Je le sais, l'idée est bien absurde. Cependant, qu'ai-je donc à perdre ? Rien. Il me faut juste prendre sur moi, me faire violence pour ne pas perdre patience et continuer sur ma lancée. J'aurai des réponses. Bientôt.

À quelques mètres de lui, je marche d'un pas pressé pour ne pas le perdre de vue. Je l'ai attendu devant sa demeure, à son agence, à tous ses réunions et déplacements pendant toute la journée. Sans lui adresser la parole. Même pas une fois. Je le suivrai où qu'il aille. Comme me l'a dit Hayden hier dans la soirée, il faut insister.

Rassurez-vous, je n'ignore pas mes responsabilités en tant que directrice générale pour autant. L'erreur a été corrigée ce matin de bonne heure. Les travaux ont donc repris. J'ai aussi réussi à joindre ma sur pour ma tranquillité d'esprit. Sans oublier que j'ai débuté la réalisation des maquettes pour le marché. Alors, devinez un peu, que me reste-t-il à faire ? Être têtue. Rester têtue.

Mais où va-t-il ainsi ? Un restaurant ?

Ça tombe bien. Je suis affamée.

M'installant à la table juste derrière lui, je commande un plat de pâtes que j'entame sans hésiter.

Ne tenant plus, il se lève de sa table et me rejoint.

—Madame MILLER, m'interpelle-t-il.

—Mademoiselle. Je le corrige.

—Vous êtes fiancée.

Est-ce la raison pour laquelle vous m'appelez madame ? Moi, une fillette, qui n'ai même pas l'âge de votre cadet ? Vraiment ?

—C'est ce qui se raconte oui, dis-je en souriant. C'est un plaisir de vous voir monsieur BROWN.

—Je suis loin d'être stupide, mademoiselle. Qu'est-ce que vous me voulez ? Arrêtez donc de me suivre !!

—Vous suivre ? Moi ? Ne soyez pas absurde, voyons, fais-je portant mon verre de jus à mes lèvres.

Surpris, il me fixe un instant et s'assoit à ma table, en face de moi sans dire mot. Je l'ignore complètement et continue mon repas. Lorsque mon téléphone sonne et que j'aperçois le nom sur l'écran, un rire m'échappe.

—Allô ! fait cette voix.

—Bonsoir madame ! C'est un plaisir de vous entendre.

—Voyons ma chérie, appelle-moi Cathe.

—Ha, ha, ha ! d'accord Cathe.

À ce prénom prononcé de ma bouche, l'homme qui me fixait jusque-là d'un calme olympien tressaille. Bien. C'est un bon début.

—J'aimerais vous inviter à une partie de golf dans la semaine.

—Voyons, Cathe, je suis nulle au golf. Toutefois, j'aimerais bien perdre face à vous.

À mes propos, monsieur BROWN me retire brusquement le téléphone des mains et s'insurge.

—Qu'est-ce que !? commence-t-il.

—Oui. C'est madame Catherine au téléphone. Ha, ha, ha !! Je veux dire Cathe. Votre épouse.

Je le vois alors passer du calme à la colère. Il tape du poing sur la table, attirant l'attention sur nous. Il est clairement plus qu'en colère. Ce n'est pourtant pas mon objectif, monsieur BROWN. J'applique juste les conseils d'un ami, de mon meilleur ami. Je me rends compte qu'il avait dans l'idée de vous poussé à bout.

Par-delà sa cruautéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant