Chapitre 49

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Cœur en peine,

Rire de haine,

Efforts veines,

Douces souffrances.

Ah !

Tu as beau vouloir le cacher, je le vois.

Essaie, essaie encore.

Plus...

Non, n'essaie pas, fais-le.

Cache-la mieux que ça.

Car toute cette tristesse que tu tentes d'enfouir en toi ne l'est pas réellement. Je la vois.

Ces cicatrices qui ne disparaissent pas.

Cette peine qui s'accroche.

Cette culpabilité que tu refuses de laisser partir.

Cet enfer que tu traînes.

Oui, je vois tout.

Alors, feins mieux que cela. Mens mieux que cela, Hayden.

Quoi ? Comment ?

Non, je ne sais pas ce qu'il traverse. J'ignore pourquoi et dans quelles circonstances. Mais en fait, tout ce que je pense savoir c'est qu'il essaie tant bien que mal à cacher ce qu'il en est réellement de ses émotions. Pour cette raison, je ne lui demande pas d'oublier, de se libérer. Non. C'est impossible, impensable et même égoïste.

Je l'encourage plutôt à garder ces peines mieux que ça. Qu'il les cache jalousement pour lui seul et ne les montre à personne. Car une fois que cela sera visible aux yeux de tous, il ne tiendra plus. Il perdra pied.

Pourquoi je le comprends sans même savoir de quoi il retourne ? Quelle question stupide. Ne sommes-nous pas identiques en fin de compte ? Je fais semblant, tout comme lui. Je porte un masque social. Assise sur le lit, guettant ce je ne sais quoi.

J'écoute d'une oreille Hayden et Dylan se chamailler depuis dix bonnes minutes. L'un reprochant à l'autre le scandale qu'il a causé en qualifiant la directrice générale de Woodward hôtel de « Pétasse », et l'autre reprochant à l'un de n'avoir pas fait signe de vie pendant soixante-douze heures.

Personnellement, j'évite de prendre parti, mais plus je réfléchis, plus je réalise que...

—C'est une pétasse, je marmonne sans m'en rendre compte.

—Hein quoi !? s'indigne Hayden.

Quoi ? C'est vrai, non ?

—Tu ne vas pas t'y mettre aussi, hein ? continue-t-il.

—Bah, elle le sait sans doute, je réponds.

Ce n'est pas un scoop non plus.

Tss ! elle m'énerveeee.

À ma réponse, ils me fixent un instant. Puis, ils semblent amusés.

—Ce n'est pas faux, avoue Hayden. Mais ce n'est pas une raison pour agir ainsi. Sinon ce serait se rabaisser à son niveau.

Se rabaisser ? Je veux bien si ça me permet de lui en coller une !

Oula Bichette ! tu te laisses emporter par le courant. Attention à ne pas te noyer. Souviens-toi, une MILLER est calme et docile. Tu as déjà fait pas mal de tapage là dehors. Alors, reprends-toi Ivy. Tu ne dois pas redevenir Ivy MILLER, lIvy MILLER. Ne fais pas de vagues. Tu n'as pas ce luxe.

Oui, je ne peux pas. Avec un sourire amer, je marmonne comme pour me justifier auprès de ce bon sens qui se donne toujours la peine de me conseiller :

—Mais, c'est elle qui a commencé.

Par-delà sa cruautéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant