Dylan

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J'ai toujours été du genre à vivre ma vie comme je l'entends. Ce que pensent les autres de moi est le cadet de mes soucis.

J'obtiens toujours ce que je veux, peu importe ce qu'il en coûte.

Et je n'hésite pas à utiliser la force ou même la violence si nécessaire. Le monde est ainsi fait. La réussite et le succès appartiennent aux forts, tant pis pour les faibles, c'est ce que m'a enseigné mon père depuis tout petit.

Ma semaine a débuté normalement, mais a fini comme aucune autre.

Me voici du jour au lendemain fiancé à la fille du richissime Joshua MILLER, l'un des grands hommes d'affaires de l'Amérique. Comment cela se fait ? Je ne saurais vous l'expliquer. Je sais juste que sa fille, Ivy, m'a désigné comme fiancé lors d'une cérémonie.

Pourquoi ce choix ? Est-ce par caprice ? Pour une vengeance ? Pour échapper à ses fiançailles ? Ou encore un jeu tordu ? Franchement, je l'ignore et ça ne m'affecte en rien. Car l'épouser ? Jamais. Enfin, c'est ce que j'avais décidé, pour la simple et bonne raison que les femmes, je les déteste sans exception, oui même ma mère. Surtout ma mère.

Mais c'était sans compter l'intervention de mon père. Ah, mon très cher père ! le seul individu sur cette terre qui peut me donner des ordres auxquels je ne peux qu'obéir.

Ainsi malgré ma haine pour la gent féminine, je me retrouve à inviter ma fiancée à venir vivre avec moi. Car, oui. Encore une fois, père a gagné. Il a obtenu de moi ce qu'il voulait. Par contre, j'ignore ce qu'il veut de la famille MILLER. Je le connais, il voit toujours ses intérêts avant tout.

J'ignore si j'aurai la force nécessaire pour vivre avec elle, mais je dois le faire, je n'ai pas le choix. Cela devrait pouvoir se faire tant qu'elle ne s'approche pas trop de moi.

Alors que je suis devant la télévision, Hayden fait son entrée en compagnie de ma supposée fiancée, bagages en main et sourire en coin. La situation a l'air de l'amuser, mais ce n'est pas mon cas. Moi je suis au milieu d'un cyclone duquel je ne peux sortir.

Je suis prêt à habiter avec elle, ce qui soit dit en passant me demande un effort surhumain, mais faire semblant, ça je n'y arriverai pas.

Autant lui montrer mon vrai visage et nous verrons si cette mascarade continuera. Parce que je sais qu'il s'agit d'une mascarade, il est juste impensable qu'il s'agisse d'un mariage d'amour.

Chacun a ses raisons. Moi, on me l'a ordonné, mais elle je ne sais pas.

Hayden se décide finalement de se barrer, et je l'accompagne jusqu'à la porte.

—Dis-moi Dydy, es-tu sûr que ça va aller ?

—Oui, ne t'inquiète pas, je vais gérer. Et puis, je t'ai déjà dit de ne plus m'appeler ainsi.

—Comment ça gérer ? Tu ne vas rien lui faire n'est-ce pas ?

—Bien sûr que non, je ne suis pas le diable non plus.

—Si tu le dis.

—Hé !!! Bon, laisse tomber. Avez-vous retrouvé SMITH ?

—Oui, les hommes l'ont localisé. Veux-tu qu'on prévienne ton père ?

—Non je m'en occupe.

—OK à plus tard, je vais y aller à présent.

De là, je monte prendre une douche. Et quand je ressors.

—Le dîner est servi, me dit-elle.

Non, mais qu'est-ce qu'elle raconte celle-là ? Elle ? Me faire à manger ? Et puis quoi encore ?

Je n'en veux pas de sa bouffe. Putain ! C'est quoi le problème ?

La dernière fois que j'ai bouffé la nourriture préparée par quelqu'un d'autre que moi, j'ai terminé à l'hosto pour empoisonnement. Avant cela, à 6 ans, j'ai failli crever après avoir mangé des pâtes préparées par Kate, ma belle-mère. Cette fois aussi : empoisonnement. C'était la seule fois qu'elle me faisait le dîner, la seule fois qu'elle se montrait aimable, la seule fois qu'elle me fixait avec un sourire et qu'elle ne me battait pas à mort. Elle planifiait de tuer un môme de 06 ans avec un plat préparé par ses soins alors que celui-ci se régalait.

Je ne veux pas qu'on me prépare à manger. Je n'en veux pas. Je ne bouffe que ce que Hayden a cuisiné. En lui, j'ai une confiance aveugle. Je me demande pourquoi cela dit. Sans doute parce qu'il a essayé de me tuer pour ensuite me sauver la vie.

Sans laisser le temps à MILLER de s'exprimer, je me saisis de la nappe de la table et tire vivement dessus. Résultat, tout ce qui s'y trouvait dessus finit par terre.

Qu'elle vive de son côté, et tout ira bien.

Lui ai-je dit que je mourais de faim ?

—Je ne t'ai jamais demandé de faire cela, alors arrête.

—Je suis désolée.

Je ressens alors une sensation désagréable sur la main, j'ai un frisson d'effroi, d'horreur.

Quand s'est-elle rapprochée autant ?

Mon corps réagit alors, utilisant toutes mes forces j'essaie de la pousser loin de moi, mais elle atterrit sur le sol joncher de débris de verre s'entaillant la cuisse au passage.

—Ne me touche plus jamais, je déteste qu'une femme me touche. Je lui hurle, tâchant de reprendre le contrôle de mon corps, de cette haine qu'elle vient de réveiller.

Si je ne veux pas faire plus de dégâts, il faut que je m'éloigne. Il faut que je me calme.

Dans cet état d'esprit, je lui tourne le dos et pars la laissant là, assise au milieu d'une mare de sang.

J'aurai été un être doté d'un cur capable de compassion ou de pitié, je l'aurai aidée, mais malheureusement pour elle, je ne le suis pas et je ne l'ai jamais été.

Le mieux que je peux faire, c'est de partir loin d'elle.

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Non mais sérieusement Dylan !!! Qu'est-ce tu fais ? Continue ainsi et je peux t'assurer que Ivy finira par te détester.

Vous êtes d'accord avec moi qu'il exagère ?

Par-delà sa cruauté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant