Dylan

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Deux jours que cette meuf vit avec moi, mais rien ne va. Enfin, de mon côté. Je n'ai pas fermé l'il depuis sa venue ici, sa présence me trouble plus qu'elle ne le devrait.

Parce qu'avant sa venue tu dormais ?

Ma haine pour elle est-elle en train de s'atténuer ? Non, cela ne risque pas d'arriver, au contraire mon aversion ne fait que grandir jour après jour. Elle m'a tant fait souffrir. Plus que l'abandon de ma mère, plus que le départ de ma belle-mère.

Elle est la seule qui ait réussi à m'infliger une telle douleur, quel exploit !!! Notez le dégoût.

Moi qui pensais que le temps guérissait les blessures, c'est avec effroi que je réalise que non. Une blessure de dix ans, plus vive que jamais. La savoir si près de moi après tout ce temps a allumé un bûcher en moi : ma peine nourrit ma haine.

Je pensais avoir tourné la page. Je croyais pouvoir ressentir de l'indifférence à son égard après dix ans. Dix ans, de, ma stupide, vie. Bordel ! Ce n'est pas rien !!!

J'y suis peut-être allé trop loin hier.

Attends. Minute, ducon. Qu'est-ce que tu nous ponds comme bêtises là ?

J'ai bien dit peut-être.

Je l'ai blessé, elle avait l'air de souffrir, j'entends encore son hurlement perçant dans ma tête. Et le sang. Son sang.

Je suis peut-être sans cur comme me l'a répété Hayden, mais je n'en suis pas pour autant un monstre. J'ai beau la haïr plus que tout, je ne voulais pas la blesser mais juste l'éloigner de moi. Mon corps a réagi tout seul. J'ai ressenti un frisson très désagréable à son contact. Le genre de frisson d'horreur qui me secoue lorsqu'une femelle m'approche d'un peu trop près. Je n'ai pas réfléchi. À quoi bon de toute façon ? Si je ne fais que ce que l'on m'ordonne.

Est-ce à dire que je regrette de l'avoir poussé ? Certainement pas.

Je me dis juste que ça aurait pu se passer autrement.

Je ne suis pas du genre à regretter mes actes après les avoir posés. Le regret est fait pour les faibles d'esprit. Les hommes, les vrais, tirent toujours une leçon de chaque situation.

Vous vous dites sûrement que je l'ai quand même blessé, pas vrai ? Sachez que je m'en fous comme de ma propre vie. Je m'en bats les couilles. Ce n'est qu'une blessure physique, celles qu'elle m'a infligées ont atteint mon âme. Détrompez-vous, je ne projette pas de me venger. Ce n'est pas du tout dans mes habitudes. Ni de me justifier, ce serait pathétique de ma part.

Obéir à père risque d'être très compliqué cette fois-ci.

Espérons juste que je parvienne à passer outre son existence pour le bien de tout le monde. Ça ne doit pas être impossible, surtout si toutes les journées ressemblent à celle-ci.

Je ne l'ai pas vu de toute la journée. Le rêve.

Pour tout vous dire, en ce moment, ceci n'est que le cadet de mes soucis. Je dois aller malmener la vie d'un énergumène qui a su s'attirer mes foudres, monsieur SMITH.

Il a du cran ce connard, il a osé me voler, moi, Dylan.

Il s'est servi dans le budget affecté à la commande du matériel. Ah, je ne vous avais pas dit, je travaille dans la conception des équipements biomédicaux. Je ne voyais pas trop l'intérêt de mentionner le domaine dans lequel j'exerce. Cela n'a pas changé ceci dit, je me sens plutôt d'humeur à bavarder. Je profite vous souligner que mon paternel, lui, travaille dans le secteur de la mine. Une entreprise familiale.

Mon travail est la seule chose dont je peux être fier dans cette vie de lâche que je mène, la seule décision que j'ai prise par moi-même sans une quelconque influence. Alors, laissé un individu mal intentionné qui qu'il soit me mettre des bâtons dans les roux n'est pas envisageable.

Il en est hors de question !!! Plutôt crever.

Ou le descendre.

Humm ...

Je ne me priverai pas d'employer tous les moyens nécessaires dans le but d'apprendre tous ceux dont j'ai besoin de savoir en ce moment précis. Je dois connaître le pourquoi du comment dans toute cette histoire.

Dans cette veine d'idée, je contacte Hayden.

—Allô !

—Dis-moi, as-tu mis la main sur SMITH ?

—Bonjour à toi aussi Dydy ! Je vais bien, merci. Et toi ?

—Ce n'est vraiment pas le moment Hayden.

—Tu m'as l'air d'être de très mauvaise humeur, dis donc ! C'est SMITH qui te met dans cet état ou c'est autre chose ?

—Merde !! Hayden !!!

—Ha, ha, ha ! D'accord, d'accord, j'arrête. SMITH est chez lui. J'ai même l'impression que notre ami à l'intention de nous fausser compagnie. Il fait ses valises.

—Tu m'avais assuré que tu avais mis la main sur lui. Et là, tu me dis quoi ? Qu'il part ? C'est une blague !?

—Mais tu vas te calmer à la fin ? D'après toi, comment je sais qu'il fait ses valises petit génie ? Je suis chez lui. Je le suis h24 depuis un moment déjà. Il en a de la chance celui-là, m'avoir comme garde du corps, ce n'est pas donné.

—Attends, comment es-tu rentré chez lui ? Il t'a vu ? Tu sais quoi ? Laisse tomber, je ne veux pas savoir. Juste, amène-le-moi.

—Chez toi ? Ce n'est pas une bonne idée. Tu sais, Ivy ...

—Quoi Ivy ? Amène-le. C'est tout. Cette fois, je compte connaître le fin mot de cette histoire.

—Bien, j'arrive.

SMITH a commis l'erreur de trop, il va s'en mordre les doigts.

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Et bien, Dylan a un sacré tempérament dites donc !!! Prêt à en découdre avec Smith.
Smith a courtisé le diable, il me semble.
Est-ce une simple histoire de vol ? Ou s'agit-il de l'éléphant caché derrière la souris ?
Nous le découvrirons 😉

Par-delà sa cruauté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant