Chapitre 29

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Plus surexcitée qu'une puce, j'attends que Hayden m'explique la situation. Car oui, il faut que je comprenne de quoi parle le texte. Sans laisser paraître une quelconque gêne ou de la culpabilité, mon interlocuteur commence :

-Je mène une petite enquête sur les JONES.

Une petite enquête ? Il est sérieux là ? On n'est pas dans un film. Il était devant le coffre-fort de Senior ! Le coffre-fort !!!

-Tiens donc !

Je dois dire que je sens une pointe de colère injustifiée montrer le bout de son nez. Pour quelle satanée raison peut-on s'introduire en douce dans la demeure familiale de son ami ?

-Pour tout te dire, je suis juste à la recherche de la mère de Dylan ou de tout ce qui peut me conduire à elle.

Hein ? Pour le coup, je m'attendais à tout sauf à cela. La mère de Dylan ? Elle est partie à sa naissance d'après ce que j'ai entendu. C'est triste comme les détails de nos vies sont facilement accessibles sur le Net de nos jours.

-La mère de Dylan ? Rien que ça ? Pourquoi te caches-tu pour le faire alors ? J'enchaîne les questions, ce qui le fait rire.

-Dylan n'apprécierait pas un tel acte. Quant à son père, je n'ai pas besoin d'argumenter pour que tu comprennes ce qu'il risquerait de faire.

Il n'a pas tort, je doute que Alexander Senior le laisse faire s'il s'en aperçoit.

La mère de Dylan. Sa maman ? Maman comme mother ? Madré ? Je n'arrive tout simplement pas à le croire.

-Le principal concerné ne serait pas ravi de l'apprendre. Tu l'as dit toi-même. Alors, pourquoi t'entêter ?

À mes mots, je lis de l'hésitation dans son regard.

-Dylan ne pourra vivre pleinement que s'il affronte sa mère. Il en a besoin, et cela pour toi aussi ton bien, finit-il par lâcher.

Moi ? Mon bien ? Qu'est-ce que j'ai à voir dans cette histoire ? Il veut donc aider Dylan en fouillant partout, en laissant s'exprimer sa curiosité.

Le concept me plaît ! Je valide et je signe. J'adore. Je veux le faire.

Tu vas te calmer, oui !

-Je veux t'aider.

À ma proposition, sans aucune hésitation, je reçois un :

-Non.

Je m'y attendais.

-Allez, s'il te plaît !!!

-J'ai dit non.

Il n'espérait quand même pas que jaillais rester là, à l'observer faire mon passe-temps favori : Fouiner.

En plus, si c'est pour aider Dylan.

-Soit, tu me laisses t'aider, soit je raconte tout à Dylan. C'est toi qui vois.

Oui, je l'ai dit. C'est le seul moyen, je crois.

-C'est du chantage, souligne-t-il. À bien réfléchir, je n'aurais pas dû te laisser me suivre.

Du chantage ? Ah non, pas du tout. Tout de suite les grands mots. Quoique, ça y ressemble un peu. Juste un tout petit peu alors. Et... comment ça, me laisser ? Il m'avait donc vu. Aïe, mon égo en prend un coup.

-Non, je dirais plutôt une négociation entre deux personnes. Une négociation, un échange de bons procédés, c'est cela.

-Tu n'oserais pas, ajoute Hayden qui me fixe intensément.

Bien sûr que je ne ferai jamais cela, mais ça, il n'est pas obligé de le savoir. Comment appelle-t-on le concept qui consiste à dire le contraire de ce que l'on pense déjà ? La stratégie, je pense.

Chut ! ne dites rien, je vous vois venir.

-Bien sûr que si. Tu veux voir ?

Ah, je sais ! du bluff. Après un instant de réflexion, il me répond :

-Bon OK, tu peux m'aider si tu veux.

Chouette ! il était plutôt court l'instant de réflexion en fait. J'ai un doute là. Ça a marché ? On dirait bien que oui. Souriant de toutes mes dents, je me précipite dans ses bras. Puis je me souviens qu'il ne m'a pas encore tout dit. Alors je le relâche, me rassois et prends à nouveau mon air sérieux.

-Qu'as-tu découvert jusque-là ?

Bah oui ! il faut bien qu'il me fasse le topo. Cependant, il ne fait rien.

-Tu ne me fais pas confiance. C'est cela ? J'interroge une pointe de tristesse dans la voix.

Je crois bien que c'est de cela qu'il s'agit, autrement, il m'aurait parlé de tout cela depuis bien longtemps, il n'aurait pas évité mes appels, il ne m'aurait pas ignorée. Ce n'est pas la peine de continuer cette conversation, car moi je lui fais confiance. J'accorde facilement ma confiance.

Dans l'intention de rentrer chez moi, je me lève et lui tourne le dos. Ce que j'entends alors est juste fou :

-Son frère.

Bref comme réponse je vous l'accorde, mais déstabilisant.

Son frère ? De... ha, ha, ha ! ça n'a pas de sens voyons. Dylan est fils unique, plus, enfant unique. Il n'en a pas une de sœur, et encore moins un frère.

Je pivote alors violemment sur moi-même comme si cela allait modifier ce que je viens d'entendre, ou au moins effriter, une partie de cette révélation plus que déstabilisante.

-Frère ?!?? Hayden, es-tu ivre ?

C'est là la seule explication possible. J'espérais qu'il éclate de rire, qu'il me dise qu'il rigole. Eh Mince ! Son expression est sérieuse. Très sérieuse, même. Il n'a plus son sourire.

Un frère... Dylan a un frère... En voilà une histoire rocambolesque digne de Pretty little liars.

Oh, mon Dieu ! Est-il seulement au courant ? Comme lisant en moi, Hayden dit non de sa tête.

Il l'ignore. Pauvre chéri.

Toutes ces années, il l'a toujours ignoré. Il vit sans connaître son histoire, sans se douter un seul instant. Il s'agit d'une partie de lui. Partie qui est peut-être à des millions de kilomètres de lui. Je ne peux m'empêcher d'imaginer ma vie sans Callie à mes côtés. Cela aurait été le cas et je serais différente.

Je ne pense pas y arriver. Oui, je vais aider Hayden, je vais enquêter. Je ferai tout mon possible pour trouver son frère où qu'il soit, cependant, le caché à Dylan. Je n'y arriverai pas. Il ne s'agit pas de mauvaise volonté, mais de ce que mon cur m'interdit de faire. Je ne pourrais pas mentir à Dylan.

Nous y voilà, son cœur ne le supporterait pas, pauvre chérie.

De l'ironie à présent ? Eh bien, il faut vraiment que je consulte moi.

Tu ne vas pas le lui dire Ivy. Ah ça, non ! Tu ne feras que lui infliger une douleur sans nom. Ça serait mieux de trouver son frère pour commencer et la suite viendra. Ce n'est pas compliqué. Il faut tout te dire ma parole.

Non, ce n'est pas compliqué, en théorie. Je devrais y arriver. Juste quelque temps.

C'est décidé.

*****
Quelle histoire !!!
Décidé à trouver la mère, voilà que Hayden déniche le frère.

Les biens célèbres JONES de Seattle ont bien des secrets dites donc. Celui-là est si bien gardé que le principal concerné ne pouvait jamais se douter de son existence.
Quoi que désormais connu d'Ivy, le terme secret ne doit plus être utilisé pour cette affaire.

Par-delà sa cruautéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant