Chapitre 10 -Élisa

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-C'est qui? je crie de la salle de bain.

Pas de réponse. Mais qu'est ce qu'il fait? Qui peut bien venir à une heure pareille? Demain il y a cours et je dois être au lit dans dix minutes si je veux six heures de sommeil, ce qui n'est déjà pas suffisant.

Je n'arrive pas à croire qu'il m'est laissé en plan avec sa chemise tachée. Il aurait pue se débrouiller tout seul, quel incapable!  Ou sinon c'est une ruse pour que je le fasse à sa place, ce qui est très probable. Je finis de rincer sa chemise et je l'étend sur le séchoir puis je me dirige jusqu'à la porte d'entrée. Quand j'arrive, je vois Tom de dos qui se tient devant l'entrée, la porte est ouverte et j'arrive à apercevoir une silhouette masculine qui m'est familière. Qui est ce? Je me faufile doucement et pousse légèrement Tom sur le côté pour faire face à l'individu. Et quelle mauvaise surprise de voir Mattieu face à moi. Maintenant je comprends mieux pourquoi mon coloc ne revenait pas dans la salle de bain.

-Élisa. Écoute moi s'il te plaît, me supplie t-il.

Je ne tomberai pas dans son piège, je ne me laisserai pas faire. Je le hais trop pour lui laisser une chance. C'est trop tard pour regretter ses actes, il fallait réfléchir avant de commettre l'irréparable.

Il pose sa main sur mon poignet que je dégage de son emprise d'un geste brusque.

-Ne me touche pas! Maintenant vas t'en! Tu n'as rien à faire ici.

-Mais...

-Elle t'a demandé de partir. Tu voulais lui parler, c'est fait maintenant dégage avant que je m'énerve.

Il se détourne et rajoute ces mots avant de disparaitre dans le couloir "je n'ai pas dis mon dernier mot". Mais qu'est-ce ce qu'il me veut? Pourquoi ne me laisse t-il pas tranquille? Et puis c'est quoi cette histoire de dernier mot? Pourquoi ne lâche t-il pas l'affaire? Quand j'ai sue qu'il me trompait je me suis immédiatement dis que notre relation était finie, mais il n'a pas l'air de comprendre que je ne reviendrai pas sur ma décision. J'ai pleurée, criée et même cassée un cadre par sa faute mais maintenant ça ne m'affecte plus, j'ai tourné la page et j'ai envie d'écrire un nouveau chapitre mais il veut sans cesse retourner au précédent et ça m'empêche d'avancer, il me bloque la route en interférant sans cesse dans ma vie. Il essaye de m'affecter, de me faire culpabiliser pour que je change d'avis. Comme on dit "un homme qui trompe trompera toujours" et j'ai la conviction qu'il n'est pas sincère et même si il l'était c'est trop tard, il n'a pas saisi la chance que je lui ai donne. Si il regrette c'est tant pis pour lui, il fallait penser aux conséquences. Maintenant, je ne lui demande qu'une chose assumer son erreur et me foutre la paix. Il a sa blonde, il n'a pas besoin de moi. À moins qu'elle l'ai déjà plaqué. De toute manière ce ne sont pas mes histoires alors je ne vois pas pourquoi je m'en mêle.

-Tom? Tu penses qu'il veut dire quoi par "je n'ai pas encore dis mon dernier mot".

-Je ne sais pas. Soit il bluffe soit il va dire ou faire quelque chose. Au cas ou il tenterait quoi que ce soit, éloigne toi de lui le plus possible.

-C'est ce que je fais déjà.

J'ai passée ces derniers jours à l'éviter et je compte en faire de même à l'avenir. Je sais que fuir les problèmes n'est pas la solution mais si Mattieu continue à me courir après je n'ai pas vraiment d'autres choix si je ne veux pas l'avoir sur le dos toute la journée.

-Continue comme ça et juste un conseil, n'écoute pas ses mensonges. 

-Je ne lui laisserai plus l'opportunité de m'atteindre, ses mensonges je m'en fout. 

Tom ouvre grand ses bras, m'indiquant de venir me blottir contre lui et c'est ce que je fais. Ses grands bras m'encerclent et me réchauffent. Comment se fait il qu'il soit aussi chaud? Moi je gèle, en même temps nous sommes au début du mois d'octobre donc c'est normal.

-Je ne supporterai pas si il t'arrivai à nouveau quelque chose.

-T'inquiètes pas papa, je sais me débrouiller toute seule.

Je lui ai donné ce surnom quand il a commencé à se prendre pour mon paternel. Il me prend un peu trop pour une fille qui est incapable de se débrouiller toute seule, il veut me protéger. C'est peut-être parce qu'il a un cœur d'artichaud.

-J'aime pas que tu m'appelles comme ça.

-Moi j'aime bien.

Et même si ça lui déplais je continuerai de l'appeler comme ça.

-Bon, il est tard, dis-je en me décollant de lui. Et je me lève à six heure et demi demain. Il faut que j'aille au lit si je ne veux pas ressembler à un zombi.

-Tu ressembles déjà à un zombi.

Je lui fais mon plus beau doigt d'honneur signe de mon indignation face à sa réflexion qui n'est pas du tout flatteuse.

-Un dernier truc. Pourquoi tu ne dormais pas? D'habitude t'es couchée depuis qu'il est vingt-deux heures. Me dis pas que tu t'inquiétais pour moi?

J'avoue que je m'inquiétais. Il est tellement immature, c'est normal que je me préoccupe de lui. Je croyais qu'il aurait trop bue et que j'aurais été obligée de venir le chercher mais je me suis trompé, il est peut-être moins bête que je ne le croyais.

-Je ne te le dis pas alors.

Il sourit et je me faufile jusqu'à ma chambre où je m'emmitoufle sous ma couette bien chaude qui me réchauffe. J'avais la chaire de poule tout à l'heure, il faut que je pense à allumer le chauffage si je ne veux pas finir en glaçon.

Colocation ou plus?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant