Chapitre 43- Élisa

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Qu'est-ce que c'était que ça? Cette réaction? Cette ambiance? Ce baiser? Oui, ce baiser. C'était bien réel, je n'ai pas rêvée. Je n'arrive pas à croire que cet instant à eu lieu, qu'il ai pris une telle initiative. Si mes lèvres n'étaient pas aussi gonflées, si mon cœur ne battait pas aussi fort, je croirais avoir tout imaginé. Mais même dans mes rêves les plus profonds je ne me serai jamais autorisée à penser à un tel moment. Un moment suspendu, iréel, inattendu... Et c'est justement ça qui l'a rendu si beau, si fort. Je l'aime, désormais j'en prend conscience. Je l'aime et j'en souffre. Après avoir goûté à un tel délice, j'aimerai ne pas avoir à y renoncer. Toucher ses lèvres des miennes, je ne demandais pas mieux mais ce bonheur m'est interdit. Oui, je voudrais tellement assumer mes sentiments pour les laisser s'exprimer. Oui, je voudrais tellement ne pas avoir a réprimer mes sentiments mais je n'ai pas d'autre choix. A chaque fois que j'ai aimé, ça ne s'est jamais bien terminé. Mes sentiments sont un poison, un poison qui me tue. Je dois les réprimer et les étouffer, si je les laisses m'envahir ça gâchera tout, pour lui comme pour moi. Si ils s'emparent de moi, je souffrirai encore et encore. Je ne veux pas être engloutis dans un tourbillon de sentiments, je ne veux plus être dirigée par un amour qui me brûle l'âme et le cœur. C'est pour cela que je dois éteindre ce feux qui s'empare de moi, renoncer à ces instants volés...
Car la personne qui en souffrira c'est moi, si je n'en souffre pas déjà...

Le jet d'eau glacé de la douche me sors de ma rêverie. Je dois absolument arrêter d'y penser, arrêter de me tourmenter. Sinon je vais me détruire.
L'eau froide qui coule sur mon visage ruisselle, je ne veux plus rien entendre d'autre que le bruit des gouttes qui s'écrasent à mouvements réguliers sur ma peau. Je ne veux plus ressentir que le frisson qui me parcours l'échine. Ce froid, je l'espère me remettra les idées en place.

C'est après avoir passé près de vingt minutes sous une eau glaçante que je décide de sortir de la douche, je ne sens plus certains de mes membres, chaque parcelle de mon corps est inondée. Je ne me suis pas détachée de mes problèmes, je les ai simplement refroidis pour les éloigner quelques secondes de mon esprit. Mais je nagerais bientôt avec eux...

Une fois devant mon miroir j'observe cette silhouette de femme vidée de toute émotion, la mienne. Cette femme c'est moi, je ne me reconnais pas, je m'effraie. La seule chose qui pourrait me raviver c'est de revivre cet instant... Et voilà, j'y repense! Pourquoi me tourmenter? Je n'ai pas le droit d'en vouloir plus. Je n'ai pas le droit d'y songer. Nous sommes amis. Même si je l'aime plus que je ne le devrais, même si j'en souffre, notre relation n'est que pure amitié. Je sais que ce serait de la folie de vouloir changer notre relation, d'espérer autre chose. Deux baisers, aussi insignifiants... Non, pour moi ils étaient tout sauf insignifiants, du moins si j'écoute mon cœur. Mais je dois raisonner posément, avec toute ma raison et non avec mes sentiments. Si j'écoute mon cœur, je vais le regretter. Le plus important c'est notre amitié. Elle n'a jamais changée et elle ne changera jamais, c'est la meilleure solution.

Et Camille? Cette situation est vraiment horrible... Doit-elle savoir? Je suis l'une de ses amies les plus proches et il est son petit copain depuis des mois, alors je pense qu'elle a le droit de savoir. Simplement, j'ai peur de tout gâcher, j'ai peur de la blesser. Et malheureusement je sais que le jour où elle l'apprendra elle sera touchée, certainement en colère et notre amitié n'en sortira pas indemne. Je le sais car si j'étais à sa place c'est comme ça que je réagirais. Alors, c'est peut être égoïste comme résonnement mais je ne veux pas détruire mon amitié avec elle pour ces secondes d'égarement. Est ce que l'honnêteté vaut la souffrance? les larmes? les cris? Est-ce que lui cacher est pire que de lui avouer? Si j'étais à sa place, j'aimerais savoir. Je ne regrette pas d'avoir découvert que mon ex me trompait même si j'en ai souffert. Mais la situation est différente, je ne suis pas comme poufiasse. Toutefois, je dois admettre que moi aussi je n'ai pas bien agis, cette fois-ci comme la dernière. Dois-je vivre dans le mensonge ou lui avouer au risque de tout gâcher?

Tom et moi nous étions mis d'accord pour lui cacher la dernière fois que c'est arrivé mais est-ce que cette décision est toujours valable? Nous allons devoir en discuter même si je déteste ce genre de conversations.

Mais pour le moment je dois me préparer et ne penser qu'à mon évaluation d'histoire. Car pour l'instant, la seule chose que je ne rate pas dans ma vie, ce sont mes études alors ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer. J'ai toujours fais passer les cours avant tout autre chose et ça ne m'a jamais fait défaut, donc c'est à cela que je me rattache.

J'enlève l'élastique à cheveux que j'avais coincé entre mes dents et le place dans mes cheveux rassemblés en une queue de cheval d'où s'échappent quelques mèches rebelles. Puis j'enfile mon pull porte-bonheur pour mettre toutes les chances de mon côté. Quelques minutes plus tard, j'ai souligné mon regard d'un coup de mascara et caché ma fatigue avec un peu de fond de teint, celui-ci me rend plus humaine, je ne ne ressemble plus à une morte vivante.

Un coup d'œil sur ma montre me suffit pour constater que je vais devoir me dépêcher si je ne veux pas arriver en retard. J'aurais dû passer moins de temps sous la douche... quoi qu'il en soit il est trop tard pour regretter quoi que soit. J'attrape mon sac, j'enfile mon manteau et mes chaussures. Finalement, j'arrive juste à temps pour constater l'absence de mon prof. Cette journée s'annonce mouvementée...

Colocation ou plus?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant