Chapitre 32- Élisa

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Sur le chemin du retour mon mal de pied est pire qu'à l'allé. Foutu talons! Et tout ça pour quoi? Pour revoir cet abruti de Mathieu qui ne s'est pas gêné pour mettre sa main là ou il n'avait pas le droit. Mais qu'est ce qu'il croit? Que je suis une poupée gonflable avec qui il peut coucher dès qu'il en a envie? De toute manière il ne m'a jamais vu comme un être humain, il voulait faire de moi sa marionnette, j'étais un jouet, une distraction...  Les hommes sont tous pareils de toute manière! Je croyais que Noah était différent, qu'il était au dessus de toutes ces conneries mais je pense que je me suis trompée. En tout cas, ce soir j'ai découvert un côté de sa personnalité qui me rappelle trop mes erreurs du passé et mes mauvais souvenirs.  Je ne suis pas certaine de pouvoir le regarder en face après cette soirée pour le moins catastrophique. Je n'ai qu'une hâte, c'est de rentrer chez moi et de me mettre sous une couette bien chaude. 

Mais, à mi chemin entre la soirée et l'appartement j'entend des pas derrière moi. Mon cœur s'accélère au rythme de mes mouvements. Je me met à courir mais la personne qui me suit est bien trop rapide et me rattrape en quelques enjambés. Je n'ai pas le temps de crier "à l'aide" car une main d'homme me couvre la bouche et  l'autre bloque mes mouvements. Je suis tétanisée par la peur qui m'envahit. J'ai des sueurs froides, ma bouche s'assèche... Qui me retient? Et pourquoi? Que compte t-il faire de moi?

Il m'entraine dans une ruelle étroite et sombre, éloignée de la route et donc de toute personne pouvant nous voir et me venir en aide. Je cède à la panique. J'aimerai crier, le castrer mais je suis impuissante. Son corps imposant m'empêche de bouger. J'aperçois une seconde silhouette masculine au bout de la ruelle qui semble interminable. Puis une voix familière me vient aux oreilles.

-Tiens tiens, Éli, comme on se retrouve.

Il me faut quelques secondes pour me rendre compte que cette personne n'est autre que Mathieu. 

Il sort un couteau de sa poche et le pointe dans ma direction. Quel taré! Comment j'ai fais pour sortir avec lui pendant un an et avoir des sentiments pour lui après qu'il m'ai trompé? Tout ça ne serait pas arrivé, je n'en serai pas là si je n'avais pas commis une telle erreur.

Mathieu demande à l'homme qui me retient de me lâcher et prend sa place.

-Maintenant, ne me demande plus de tremper dans tes magouilles Mathieu. J'ai fais ce que tu m'as demandé alors je ne te dois plus rien. 

-Tu peux dégager.

-Fais pas le con, tu devrai...

-Casse toi! lui cri t-il avant même qu'il n'ai le temps de finir sa phrase.

Il s'éxecute sans plus attendre, me laissant seul avec ce malade mental qui me sert d'ex. Il me découvre la bouche mais il garde dans sa main le couteau dont la lame brille avec les reflets de la lune qui ont réussi à se faufiler jusqu'ici.

-Qu'est ce que tu attend de moi? lâché-je en serrant les dents.

-Tu le découvrira bien assez tôt.

Il passe sa main dans mes cheveux qu'il caresse. Puis, de ses doigts sales il me touche la joue.

-Je t'ai manqué?

J'ai envie de lui hurler que non et qu'il pourrait crever, mais son couteau me fait de l'œil et m'empêche de laisser ma colère exploser. Il embrasse ma joue puis mes lèvres avant de s'y frayer un passage avec sa langue. La nausée me monte à la gorge tandis que je commence à comprendre ses intentions.

-Met y un peu plus d'attention. Dans mes souvenirs tu étais bien plus entreprenante. Allez, allonge toi, dit-il en me poussant sur le sol.

Je ne ressens presque pas le choc tant mes idées et émotions se mélangent en moi. Mathieu se positionne au dessus de moi m'empêchant à nouveau de bouger. Il passe une main sous ma robe et la remonte de plus en plus haut, jusqu'à toucher mon soutien gorge. Ses doigts se faufilent sous le tissu et il caresse ma poitrine. Les larmes coulent le long de mes joues, je voudrais mourir plutôt que de devoir vivre ça.

-Tu aimes ça, petite cochonne. A ton tour de me faire plaisir, dit-il en détachant sa braguette.

-Pourquoi tu ne me tue pas?!

-Tu m'excite quand tu joue les rebelles. Allez, ne me fais pas plus attendre. Suce moi comme tu sais si bien le faire!

Non, je ne veux pas, je ne peux pas. Je préfère qu'il me plante son couteau!

Il baisse son pantalon et sors son sexe de son boxer.

-Ah l'ai...crié-je mais il pose sa main sur ma bouche pour m'empêcher de finir mon appel aux secours.

-Tu veux vraiment que je me serve de ça, dit-il en pointant son couteau dans ma direction. 

C'est alors qu'il rapproche son sexe de ma bouche, près à me pénétrer de force que nous entendons une voix d'homme.

-Il y a quelqu'un? 

Mon dieu, pitié qu'il vienne à mon secours. Il se rapproche et aperçois mes chaussures dépasser de la cachette de Mathieu. Il pointe sa lampe dans notre direction et me découvre au sol, en larmes, avec Mathieu qui se rhabille l'air de rien.

-Élisa? Mathieu? Putain mais qu'est ce qui se passe ici?!

La lumière vive de la lampe torche de son téléphone m'empêche de confirmer que la personne devant moi est Noah. Mais je reconnais sa voix et son accent.

Il ne lui faut pas plus de temps pour comprendre ce qui se passe. Il pose son téléphone et se jette sur Mathieu. Je profite de ce moment pour prendre possession du couteau et me relever. Je compose le numéro de la police qui décroche en quelques secondes. Je leur chuchote de ne pas parler car je suis en danger, alors ils restent en ligne pour écouter et enregistrer en attendant que l'équipe d'intervention arrive. Étant en pleine bagarre, Noah et Mathieu n'ont rien remarqué.

-Stop crié-je pour qu'ils arrêtent de se tabasser mutuellement.

-Ta gueule! hurle mon agresseur.

-Je ne suis pas certaine que tu devrais agir comme ça après ce que tu viens de me faire!

Il se relève, voyant que c'est moi qui tiens le couteau.

-Je ne t'ai rien fait, c'est toi qui t'es jeté
sur moi.

-Tu as essayé de me violer alors n'inverse pas les rôles!

-Quel bien grand mot. Tu sais ce que c'est le viol au moins pour dire des conneries pareilles?

Bien que j'ai les jambes flageolantes, toujours en proie à la peur je prend mon courage à deux mains.

-Tout acte de penetration non consentis, de quelque nature qu'il soit est considéré comme un viol. Tu as mis ta langue dans ma bouche de force, tu m'as touché la poitrine et tu as essayé de mettre ton penis dans ma bouche! Et tout ça sous la menace d'un couteau. Si Noah n'était pas arrivé ça aurait été pire!

-La seule qui tiens un couteau c'est toi.

-Mais il possède tes empreintes. Et tu n'as pas démenti pour tout, donc tu assume en être coupable?

-N'importe quoi. T'es taré ma pauvre.

Il ne dément pas. Pris la main dans le sac. C'est à ce moment là que les gyrophares éclairent la ruelle accompagnés du bruit des sirènes. Les forces de l'ordre arrivent en pointant leur arme sur nous et en nous demandant de mettre les mains en l'air. Je pose le couteau devant moi donc assez loin de Mathieu et un policier l'attrape aussitôt pour le ranger dans un sac, en faisant une preuve. Puis nous nous rendons tous au commissariat. Mathieu est quand à lui menotté.

Maintenant, j'ai une très bonne raison de détester les soirées étudiantes...

Colocation ou plus?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant