Chapitre 21 -Tom

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Quand vient le moment de passer à table, le silence règne dans la cuisine, je n'adresse pas un mot à ma colocataire qui en fait de même. D'habitude nous sommes plutôt bavard mais pas ce soir, la dispute de ce midi en est très fortement responsable. J'étais censé ramener Camille chez elle mais je ne l'ai pas fais, nous avons passés l'après-midi à parler et  j'ai due me farcir Titanic pour lui faire plaisir. Alors elle est là, assise sur un tabouret de bar en train d'observer ce spectacle silencieux qui doit être ennuyeux à en mourir. Je ne sais pas si elle compte passer la nuit ici, mais si ce n'est pas dans ses projets j'espère la faire changer d'avis.

Je m'installe autour de la table après avoir finis de mettre le couvert et j'attends qu'Élisa arrive avec les raviolis. Je vois le regard de Camille qui va et vient entre Éli et moi avec un air désespéré. Ma colocataire s'assoit et pose le plat  au milieu. Je sers ma copine, puis moi et je repose les couverts dans le plat.

-Bon. J'en ai marre. Vous commencez à m'énerver tous les deux. Vous comptez vivre comme ça toute votre vie?! Vous êtes grand non? Même sans vous excuser vous ne pouvez pas simplement passer l'éponge et vous réconcilier pour de bon?

-Ça dépend d'elle.

Camille roule des yeux et tourne le regard vers Elizabeth. Je l'énerve ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

Ma colocataire soupire avant de parler.

-Ça dépend aussi de toi. Je ne compte pas m'excuser et je sais que de ton côté c'est pareil. Maintenant, je ne suis pas contre le fait de se réconcilier.

Elle tourne la tête vers moi, attendant certainement que je dise quelque chose mais quoi?

-On fait la paix? demande t-elle en me fixant droit dans les yeux.

-On fait la paix.

Je lui serre la main. En faisant ce geste, je prends sur moi, sans l'aide de Camille nous aurions pue rester dans cette ambiance pendant une semaine tout ou plus.

-Enfin! S'exclame Camille. C'est pas trop tôt.

Nous finissons le repas avec plus de légèreté mais je ressens tout de même une tension entre Élisa et moi. Nous nous sommes réconciliés cert mais nous ne pouvons pas effacer les disputes et faire comme si de rien était en claquant des doigts.

Quand je me lave les dents dans la salle de bain, Camille arrive dans la pièce avec son manteau sur le dos.

-Tu peux me ramener s'il te plaît.

Ce n'est plus vraiment l'heure de prendre la route, il fait noir et le froid s'est installé, de plus la pluie n'a pas cessée cet après-midi et la route doit être trempée et glissante. Je n'ai pas envie de prendre de risques et encore moins avec elle.

Je me rince la bouche et range ma drosse à dent dans le placard.

-C'est dangereux, je n'ai pas envie de prendre de risques. Reste dormir ici, mon lit est largement assez grand pour deux. En plus ça t'évitera de te lever aussi tôt que d'habitude pour prendre le bus puisque on ira au lycée à pied quelques minutes avant le début des cours.

Derrière ces deux raisons s'en cache une troisième, j'ai très envie de partager une nuit avec elle et pas seulement pour dormir.

-Mais mes parents ne me laisseront jamais dormir chez toi.

-Dis leur que tu dors chez Élisa.

J'ai réponse à tout surtout si il y a un enjeu comme celui-là. 

-Je n'ai pas envie de leur mentir et puis, je n'ai pas de vêtements de rechange.

-Tu ne leur mentira pas en disant ça. C'est son appartement, je ne suis que son colocataire alors si tu dors ici, tu passes la nuit plus chez elle que chez moi. Et pour les vêtements je suis sur qu'Éli peut t'en prêter.

-Alors toi, t'es vraiment prêt à tout pour passer la nuit avec moi. Tu crois que j'ai pas vue clair dans ton petit jeu avec tes excuses bidons? Je sais ce que tu as derrière la tête.

Elle a capté plus vite que je ne l'aurais crue. Mais ça ne m'étonne même pas, elle a toujours été la plus intelligente de nous deux.

-Et ça te déplais?

-Non.

J'ai encore plus envie d'elle quand je l'entends dire ça.

-Dépêche toi de les appeler parce que je ne suis pas certain de pouvoir me retenir très longtemps de te sauter dessus.

-Vas dans ta chambre j'arrive, dit-elle en faisant un clin d'œil plein de suggestions.

Je fonce dans ma chambre et j'attends patiemment qu'elle ai finis son coup de fil. La porte de ma chambre s'ouvre et elle entre. Je m'approche d'elle mais elle pose sa main sur mon torse pour m'arrêter.

-Mes parents ne sont pas d'accord. Ils préfèrent que je rentre alors mon père va venir me chercher en voiture.

Mon visage se décompose petit à petit. Et moi qui croyais qu'elle allait rester...
Et soudain, Camille explose de rire.

-Tu m'as crue? Tu devrais voir la tête que tu fais, c'est trop drôle. Mon pauvre amour, c'était une blague.

Une blague? Il ne faut pas jouer comme ça avec mes nerfs. Je suis soulagé de savoir que c'était juste pour rire mais un peu énervé de savoir que ça l'amuse de jouer avec mes émotions. Je vais me venger et elle va voir que ce n'est pas amusant du tout de jouer avec le désir de l'autre.

Je la plaque contre la porte de ma chambre et ferme le verrou, ce serait bien trop gênant que ma colocataire arrive...
J'embrasse Camille avec envie, je déboutonne son jean que je fais glisser jusqu'à ce qu'il atteigne le sol et je l'attire sur le lit. Je lui caresse l'intérieur de la cuisse pour l'exciter un peu plus. J'enlève mon pull ainsi que mon jean et je me couche dans le lit, prêt à dormir. Camille est consternée et frustrée...

-Non mais t'es sérieux là?! Tu crois que tu peux me laisser en plan comme ça?!

-Bonne nuit, je dis en éteignant la lumière. 

Elle écarquille les yeux, ma vengeance est terrible. Je serais dans le même état si elle me faisait ça. Mais elle na pas l'air décider à dormir, elle allume la lampe de chevet situé de son côté du lit et se met à bouder en croisant les bras. Un rire m'échappe et elle me met un coup de coude en comprenant la supercherie.

-Espèce de salaud! 

-Calme toi, je souffle en me redressant. C'était ma petite vengeance. Tu crois vraiment que je serais capable d'aller dormir alors que j'ai l'occasion de faire des galipettes?

Elle souris et je peux vous dire que son sourire est magnifique. Je l'embrasse encore et encore... Je ne suis pas prêt de dormir et j'en suis ravie.

Colocation ou plus?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant