Chapitre 49- Tom

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DIMANCHE

J'ai tout dis à Élisa, ça y est, elle sait tout. Elle sait que j'ai rompu avec Cam car je ne veux être avec personne d'autre qu'elle, elle sait que je l'aime. Au début, je ne voulais pas lui avouer, je voulais garder ces sentiments pour moi mais elle a insisté et j'ai fini par craquer. Comment résister à un si beau regard? Comment ne pas succomber face à une femme comme elle? Pourquoi ne me suis-je pas aperçu de cela avant qu'elle ne tombe dans les bras d'un autre? 

Éli me regarde droit dans les yeux, quelques larmes lui échappent. Je ne résiste pas à l'envie d'essuyer les petites perles salées qui coulent le long de ses joues. Sa peau est si douce, elle m'électrise. Elle n'a pas idée de toutes les émotions qu'elle fait naître en moi... J'aimerai tellement poser mes lèvres sur les siennes, caresser sa peau... Tom tu t'enflamme!

-Je... je suis désolée, lâche t-elle en sanglotant.

Désolée pourquoi? Pour ne pas avoir vu que son meilleur ami tombait amoureux d'elle? Désolée d'avoir une vie amoureuse? De ne pas partager mes sentiments et ce malgré nos deux baisers? Est-ce qu'elle regrette ces baisers? Elle n'a pas à être désolée, je n'attend pas de réponse de sa part, elle avait juste besoin de savoir.

-Il ne faut pas...

-Je ne savais pas, j'aurais du le voir, le sentir. Ça fait une éternité qu'on se connaît et je n'ai même pas été capable...

Il y a à peine cinq minutes, c'est elle qui me consolait et maintenant c'est moi qui la prend dans mes bras. 

-Arrête Éli, tu te fais du mal.

Alors que je resserrais mon étreinte sur elle, elle me repousse violemment, inspire un bon coup et essuie son visage du revers de sa manche.

-Pourquoi est-ce que tu complique toujours tout?! J'étais tellement heureuse de mon rendez-vous d'hier soir, j'étais enfin prête à recommencer une histoire et tu me balance cette bombe dès le petit déjeuner!

-Je te rappel que c'est toi qui voulais que je crache le morceau. Alors ne t'énerve pas contre moi! Je t'aime et je n'y peux rien, je l'ai accepté et tu devras aussi t'y faire. Je ne te demande pas d'agir autrement, de changer quoi que ce soit dans ta vie, reste avec Noah si tu veux.

Même si ça me fait souffrir, si il la rend heureuse j'arriverai à l'accepter. Je ne veux que son bonheur, mais bien évidemment j'aimerai qu'elle le trouve auprès de moi.

-Excuse moi... dit-elle en s'en allant.

Excuse moi de toujours tout compliquer.


****

Je n'ai pas vu Éli du reste de la matinée, elle s'est enfermé dans sa chambre. Je crois lavoir entendu pleurer et ensuite elle a mis de la musique, certainement pour que je ne l'entende pas. Ça me sert le cœur d'être à l'origine de son chagrin, d'avoir gâché sa journée. Elle était tellement radieuse ce mati en arrivant dans la cuisine, elle avait l'air si heureuse de sa soirée. J'ai tout foutu en l'air... Caliméro le retour. Mais je ne peux pas contrôler mes sentiments, alors même si ils dérangent il va falloir vivre avec eux. 

Lorsque je regarde la pendule, il est déjà treize heure passé. Je commence à avoir vraiment faim et connaissant ma coloc, elle doit être affamée d'autant plus qu'elle n'a rien avalé ce matin. D'ordinaire nous mangeons à midi, est-ce que je lui ai coupé l'appétit? Fait-elle la grève de la faim?

Et si je préparais le repas, pour changer. J'ouvre le livre de recette pour ne pas faire n'importe quoi. D'habitude, tout ce que je cuisine est catastrophique, je vais essayer de faire les choses bien pour une fois. Je suis les instructions une à une et arrive finalement à un résultat qui ne me semble pas trop mauvais. Je ne me reconvertirais jamais dans la cuisine mais ça à l'air comestible.

J'hésite quelques secondes avant de frapper à sa porte de chambre et me lance finalement. Elle ne répond pas mais je sais qu'elle m'a entendu car le volume de la musique a diminué.

-Éli, ne me déteste pas s'il te plait.

-Je ne te déteste pas.

-Alors oublions ce qui s'est passé ce matin et viens manger, je t'ai préparé ton plat préféré.

-Des pâtes bolognaises? T'as pas fait cramer la cuisine?

-C'est un miracle.

-J'arrive.

Alors que je pose les assiettes sur la table, quelqu'un frappe à la porte. Pourtant je n'attend personne. Qui ça peut bien être, un dimanche à  presque quatorze heure. Lorsque j'ouvre la porte d'entrée, j'ai à peine le temps de voir que Mathieu se trouve sur le palier que son point s'écrase contre mon visage.



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