16.

1.2K 85 19
                                    

Je me réveille en sursaut le lendemain, sortie de mon rêve par l'alarme de mon téléphone que j'éteins très vite pour qu'elle arrête de me casser les oreilles de cette façon. 

- Putain, je murmure en allumant la lumière de ma chambre. 

Je n'aurais sûrement pas dû rester éveillée aussi tard hier soir, à lire pour éviter de penser à tout ce qu'il s'est passé en moins d'une heure, mais tant pis ; aujourd'hui, je dois travailler et pas qu'un peu. Cette semaine de vacances va me faire beaucoup de bien sans compter le fait que je compte pas remettre les pieds au sous-sol du Twenty Girls Chaos Strip Club... À cette pensée, je lâche un autre juron et descend pour aller me faire mon petit déjeuner que j'avale avant de sauter dans mes habits. Je m'installe avec ma trousse, mes cours et mon ordinateur et passe la matinée à apprendre mes cours. J'ai pourtant beaucoup de mal à me concentrer durant toute la journée et réviser devient un effort psychique supplémentaire, alors que je n'aspire qu'à une seule chose : dormir. Et ne plus jamais me réveiller. Je suis interrompue dans l'après-midi par un appel de Will. 

- Miss fantôme, déclare t-il quand je décroche. 

- Désolé, j'ai été vraiment débordée, je dis. 

Les mensonges et les mensonges et les mensonges... Ces mensonges dans lesquels je m'enlise plus que je ne m'enfonce rajoutent un peu plus de poids sur mes épaules. J'ai toujours détesté mentir par souci de bonne conscience, mais je crois qu'aujourd'hui, je n'ai plus le choix ; de toute façon, si je ne le fais pas, je finis six pieds sous terre.

- Tu sais pourquoi je t'apelle ? 

- Pourquoi ? 

- On a eu une discussion avec Hadidja, et ensuite j'ai été parlé à Axel. 

Je me pince l'arrête du nez. Merde, je n'avais vraiment pas besoin de ça aujourd'hui... Mais suppose qu'il n'y a pas vraiment de bon jour de toute façon. En me reprenant, je lance un petit " oui " interrogateur à Will, qui met quelques secondes à répondre. 

- Hadidja est vraiment amoureuse de lui. 

- Je sais, je réponds. Il est aveugle pour ne rien voir. 

- Il est pas aveugle, il...

- Si, il est aveugle, je le coupe. Will, tu sais le nombre de fois qu'elle a tenté des approches ? 

- Silene, si il ne voit rien c'est parce qu'il te voulait toi. 

J'ai l'impression qu'on vient de m'assommer. 

- Quoi ? Non, Hadidja m'a montré leurs conversion, il y a clairement quelque chose, il était bourré à la soirée et tu le sais très bien. 

Petit silence. 

- Il me l'a dit hier et il était très très sobre. 

Je détourne le regard de ma tasse de café brûlant et ferme les yeux. C'est pas possible. C'est pas possible, sérieusement. Comment est-ce que je peux me tromper à ce point sur tout ce qui m'entoure ? C'est comme si je n'avais jamais été là, comme si c'était moi l'aveugle. Je m'apprête à répondre lorsque quelqu'un frappe à la porte, et attendant un colis, je me lève pour aller ouvrir, le téléphone collé à l'oreille. Mais ce n'est pas un livreur que je découvre sur le porche de chez moi, c'est Alina Young, en chair et en os, ses longs cheveux blonds impeccables et son trench fermé, le regard sérieux. 

- Will, je te rappelle. 

- Quoi ? Non, attends, il faut qu'on décide quoi faire, Silene, ne... 

J'appuie sur le téléphone rouge et range mon portable dans ma poche. Il y a un instant où j'hésite à la faire rentrer chez moi, mais ce serait vraiment impoli et je n'ai pas envie qu'elle envoie Marcus et Teddy me coller une balle dans mon sommeil. Sans un mot, je me décale et elle rentre à l'intérieur, ses escarpins claquant contre mon carrelage, et je referme le battant derrière elle. 

LE PLOMB DANS L'ÂMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant