Secret d'État

Chapitre 3 : Visite tardive ✔️

Je prends une bouchée de mon sandwich avant de faire défiler les différents choix qui s'offrent à moi.

Magazines, journaux, médias en tous genres, tout le monde parle de lui, l'homme qui est devenu millionnaire avant même d'avoir terminé son secondaire.

Nullement impressionnée, je clique sur un article de journal intitulé « L'un des hommes les plus puissants du monde », rien de moins.

Je soupire en parcourant l'interminable texte qui ne parle que de sa carrière professionnelle et d'une réputation dont je suis déjà au fait.

Une réputation mettant de l'avant son côté impitoyable et dangereux, froid et coléreux.

Tous savent qu'il aime la torture et qu'il n'hésite pas à s'en servir pour obtenir ou savoir ce qu'il désire.

C'est d'ailleurs l'un de ses passe-temps favoris, si ce n'est pas le seul.

Et une fois son but atteint, il se débarrasse du martyr.

Plus personne n'a ensuite la possibilité de retrouver son corps, celui-ci ayant disparu à tout jamais.

Peut-être aura-t-il l'intention de faire de même avec moi, lorsqu'il constatera mon statut de fantôme.

Néanmoins, je crains qu'il n'ait une mauvaise surprise s'il ose s'y tenter.

Je quitte la page pour en rejoindre une seconde et ainsi de suite.

Je fais le même manège pendant encore une heure avant de finalement me tanner, ne trouvant rien d'intéressant.

Ils ne font que se répéter, encore et encore, relatant les mêmes informations inutiles.

Je dois admettre que cet homme sait comment dissimuler ses informations personnelles au grand public.

Enfin, je me retrouve devant un défi de ma grandeur.

Je vais donc sur mon site de prédilection pour des cas comme celui-ci et tape son nom dans la barre de recherche.

Mais avant même que je ne puisse le consulter, on frappe à la porte.

Je fronce les sourcils, me demandant qui peut bien venir me déranger à une heure si tardive.

Je me lève doucement de mon siège et marche lentement vers la porte, regardant par l'œil magique.

Un homme d'une carrure gigantesque habillé en tenue de livreur, foulard au cou, se tient sur le pas de ma porte.

Un énorme bouquet de roses blanches à la main cache une partie de son visage pâle, plusieurs tatouages restant néanmoins à ma vue.

J'ouvre précautionneusement la porte et hausse un sourcil, dubitative et méfiante.

— Je peux vous aider ?

— Êtes-vous bien Ana Lombardi ? demande-t-il avec un accent fort prononcé.

— Qui la demande ? rétorquais-je avec une circonspection décuplée.

— J'ai des fleurs pour elle.

Il me tend le bouquet que je saisis par réflexe, mais je n'aurais pas dû.

Car dès qu'il se trouve entre mes mains, il me décroche une droite, l'effet de surprise me prenant complètement au dépourvu.

Je ne peux m'empêcher de tituber sous la force du choc, m'appuyant même contre un mur pour éviter la chute.

Les fleurs m'échappent pendant ce bref moment saisissant, allant percuter le sol dans un bruissement.