Chapitre 16 : Ouverture passagère (Ana) ✔️

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J'ai dîné avec pour seule compagnie Mathilda et Félix compte tenu que les hommes étaient occupés à faire je ne sais quoi dans le bureau de M. Prévost.

J'ai voulu l'aider avec la vaisselle, mais elle m'a chassée hors de sa cuisine.

Je ne m'en suis pas plainte, ce n'était que par politesse.

Je monte directement dans ma chambre et ferme la porte derrière moi avant d'aller m'assoir sur mon matelas.

Je m'adosse à la tête de lit et tire mon ordinateur portable sur mes genoux.

Je l'ouvre pour atterrir directement sur mon site de prédilection pour la recherche d'informations, cela me faisant penser que je devrais m'y mettre au plus vite.

Je commence à peine à jeter un coup d'œil aux fichiers que m'a donnés le serveur lorsque ma porte s'ouvre avec fracas.

La peur me tord instantanément les entrailles, les pires scénarios se succédant dans mon esprit.

Ils m'ont retrouvée.

Non, non, non.

Je n'ai pas encore eu le temps de m'entrainer suffisamment pour les affronter et je suis toujours courbaturée de la dernière fois.

Je me suis pas encore suffisamment préparée.

Un homme entre dans la pièce, me faisant aussitôt bondir hors de mon lit, prête à foncer sur lui.

Ce n'est que lorsqu'il croise mon regard que je me rends compte de qui il s'agit... mon nouveau patron.

Je pose une main sur mon front et ferme les yeux de soulagement, heureuse que ce ne soit que lui.

Je peux sentir ma fréquence cardiaque reprendre lentement un rythme plus régulier et l'adrénaline fondre comme neige au soleil dans mes veines.

Quand j'ouvre les paupières, c'est pour y voir l'intrus respirer lourdement, du feu dans les yeux et les poings crispés de chaque côté de son corps.

Je baisse rapidement la tête et me mets à tortiller mes doigts avec une nervosité feinte à la perfection.

Je peux entendre ses pas s'approcher sur le parquet et je me mets à trembler pour ajouter du réalisme à mon rôle.

Arrêtez votre cinéma, ça ne sert plus à rien.

Un sourire étire lentement mes lèvres, alors que je cesse toute comédie.

Je lève mes yeux vers les siens colériques et comprends mieux maintenant pourquoi il est autant frustré.

Il vient enfin de découvrir qu'il s'est fait avoir par mon talent d'actrice.

J'étire mon bras pour fermer le clapet de mon laptop par précaution et commence à faire lentement le tour de mon lit en laissant ma main trainer sur le jeté soyeux.

Je la fixe des yeux, jubilant intérieurement.

Qu'est-ce qui m'a trahie, lui demandais-je en souriant avec insolence.

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