Je sors de la salle de sport toute en sueur et épuisée, mais encore en rage.
Habituellement, cela suffit à me détendre, mais pas cette fois-ci.
J'hésite encore entre aller me coucher tout de suite, même si nous ne sommes qu'en avant-midi, ou aller me faire le plaisir de l'engueuler.
J'en ai encore tellement à lui cracher au visage, il serait surpris par la quantité de haine que je lui porte.
Perdue dans mes pensées coléreuses, je ne remarque pas la personne sur mon chemin et la percute de plein fouet.
Je titube quelque peu, mais parviens rapidement à reprendre le contrôle de mon équilibre, ma tête se levant vivement pour invectiver l'innocent qui ne sait pas regarder où il marche.
Toutefois, les mots meurent sur mes lèvres avant même d'avoir la chance d'être entendus.
Une magnifique inconnue au maquillage impeccable, habillée de façon chic et professionnel se tient devant moi, la mine navrée.
— Je suis tellement désolée ! Je n'ai pas fait exprès ! Je ne regardais pas où j'allais et-
— Ça va, répliquais-je sèchement.
Je balaie son corps des yeux sous un visage parfaitement impassible.
Teint pâle, yeux en amande, cheveux noirs.
Elle est une asiatique, ses origines me sont néanmoins incertaines.
Elle a un joli visage ovale, un corps mince et de longues jambes interminables surmontées sur de hauts talons noirs.
Je ne savais que nous attendions de la visite aujourd'hui.
Et personne ne s'est donné la peine de m'en informer, bien entendu.
Est-ce pour elle qu'il n'est pas allé travailler aujourd'hui ?
Probablement, je ne vois pas d'autre option.
Je ne sais pas qui elle est, mais peux déjà affirmer que je la déteste.
Quelque chose chez elle m'irrite et je suis persuadée qu'il ne s'agit pas seulement de son visage angélique.
— Qui êtes-vous et que faites-vous ici ? demandais-je avec un dédain que je laisse volontiers transparaitre.
— Je suis venu voir M. Prévost, nous avions un rendez-vous ce matin.
Qu'est-ce que je disais, il ne va pas au bureau pour elle.
Cela m'étonne, cependant.
Elle ne semble pas être le genre de personne avec laquelle il travaille habituellement.
Elle parait beaucoup trop fragile pour pouvoir ne serait-ce que supporter sa présence.
Également, je ne peux m'empêcher de remarquer qu'elle a évité de répondre à ma première interrogation.
Par oubli ?
Je ne crois pas, non.
— Bien, mais qui êtes-vous ? insistais-je.
— Quelle tête en l'air ! J'ai oublié de me présenter. Je m'appelle Marjorie, et vous êtes ?
Comme si j'allais lui dire mon nom, pauvre idiote.
J'ignore sa main tendue, ainsi que sa question, poursuivant avec la mienne.
— Votre nom de famille ? demandais-je en haussant un sourcil.
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Secret d'État
RomantizmJe savais que ce jour viendrait. Je ne l'espérais pas, mais je le savais. Au plus profond de moi. Parce qu'ainsi isolée des miens, je deviens une proie facile et je ne suis que trop consciente que c'est tout à son avantage. Je lui servirai à assou...