Chapitre 57 : Regrettes-tu ? ✔️

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Je me contente de le regarder d'un air méprisant, les larmes ruisselant toujours sur mes joues.

N'a-t-il pas pu comprendre que je souhaite être seule ?

Que je veux qu'il foute le camp ?

Il me regarde d'un air que je ne saurais déchiffrer, la noirceur ambiante ne m'aidant en rien.

Je croise mes bras et relève le menton, me retenant pour ne pas aller me pendre à son cou en recherche du réconfort dont j'ai soudainement besoin.

Parce que je ne dirais pas non à un câlin, en fait.

Tranquillement, une douleur commence à se faire sentir dans mes côtes, me rappelant mon état de blessée.

Tout ce cauchemar me l'avait fait oublier, m'y avait soustraite momentanément.

Mais maintenant, j'en paie le prix, mes mouvements brusques de tout à l'heure prenant vengeance sur mon corps.

Qu'est-ce que tu veux ? demandais-je sèchement.

Il ne répond pas, faisant plutôt un pas dans ma direction.

Je ne bouge pas d'un poil, lui démontrant que je suis prête à tenir mon bout, que malgré mes larmes, je ne faiblirai pas.

Son regard est braqué sur moi, ne me quittant pas une seule seconde, m'examinant.

Soudainement, il approche une main de mon visage et je le recule instinctivement, par pur réflexe.

Sa main se fige dans son mouvement, me demandant silencieusement si elle peut poursuivre sa route.

Mes yeux ne quittent pas les siens, l'hésitation se lisant très probablement dans mon regard.

Il approche néanmoins très lentement ses doigts de ma joue, l'effleurant délicatement.

Il essuie doucement mes larmes, mais d'autres viennent aussitôt les remplacer, balayant ses efforts.

Je me détourne de lui et retourne me coucher dans mon lit, ne voulant pas qu'il me voit ainsi.

Je me mets dos à lui, me roulant en boule et serrant un oreiller entre mes bras.

Ce n'est que lorsque j'entends le bruit de la porte se fermer doucement et que je me remets progressivement à sangloter, son départ me permettant de libérer partiellement ma peine de nouveau.

Tout ce qu'il m'a été dit, tous ces visages que j'ai revus, cela ne fait que tourner le couteau dans la plaie.

Une plaie qui se trouve être ouverte depuis trop longtemps et qui est maintenant infectée.

Mon dos se penche lentement vers l'arrière, le matelas s'affaissant sous une nouvelle pression.

Je me tourne sur le ventre, gémissante de douleur et le maudissant de tous les noms pour être resté.

Mais une petite, très petite, partie de mon cœur amoché lui est reconnaissant de ne pas me laisser seule, d'être là pour moi.

Toutefois, je n'en montre rien.

J'enfonce ma tête dans mon oreiller, souhaitant lui étouffer mes sanglots.

Je me raidis lorsqu'il pose une main sur mon dos, le frottant de haut en bas en gestes apaisants.

Je le laisse faire, et, tranquillement, je me calme.

Lorsque je parviens à enfin reprendre un semblant de contrôle sur mes émotions, je relève ma tête et essuie mes larmes en reniflant.

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