Chapitre 33 : Contre-temps (Noah) ✔️

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Je n'irai pas travailler aujourd'hui, j'ai mieux à faire.

Je l'ai déjà dit à Joe qui a fait passer le message à mes gardes du corps.

Je n'avais pas envie de faire face à Mlle Lombardi, ni de la supporter m'ignorer ou être froide avec moi.

Il s'agit là de choses qu'elle fait bien trop souvent.

J'ai horreur quand elle s'y met.

J'ai l'impression que même Félix, qu'elle déteste, à plus d'importance que moi.

Mais bon, peu importe.

Je sais ce que je vaux et ce n'est pas sa minable existence qui va changer ça.

J'ai finalement réussi à trouver un traducteur digne de ce nom pour décoder ce charabia et nous avons convenu un rendez-vous pour 10h.

À mon manoir, évidemment.

Nous avons parlé pendant un bon moment et il sait ce que j'attends de lui.

À son arrivée, je lui fais signer un contrat de confidentialité, écouter l'enregistrement et le traduire.

Je ne le paye qu'ensuite et il dégage hors de ma vue.

Aussi simple que cela.

Aucune minute ne sera donc perdue en bavardage inutile et le reste de ma journée pourra ainsi être consacré aux dossiers qui s'accumulent sur ma charge de travail.    

Entre-temps, je me suis changé et j'ai déjeuné directement dans mon bureau pour être plus efficace.

J'avais quelques trucs à finaliser avant son arrivée et des choses à clarifier dans ma tête.

Toutefois, je me suis vite rendu compte que je n'arriverais à rien tant que je ne saurai pas ce que contient cette putain de vidéo.

Mon gouverneur attend avec moi sa venue, il ne devrait plus tarder désormais.

Puis-je l'entendre ?

Je lève des yeux vides vers lui, alors qu'il me tire de mes pensées.

L'enregistrement, puis-je l'entendre ?

Sans un mot, je déverrouille mon téléphone, monte le volume et redémarre la vidéo.

Cela ne prend qu'une seconde avant que sa voix à la tonalité mélodieuse ne se répercute dans la pièce, envahissant l'espace.

Je ferme les yeux, écoutant pour la centième fois ce même extrait envoutant.

La façon qu'elle a de prononcer les mots, cette facilité, ça me subjugue.

Est-ce sa langue natale ?

Je suis persuadé que oui.

Malgré tout, on ne peut négliger le fait qu'elle parle très bien le français.

Toutefois, il faut garder en tête qu'elle a eu huit ans pour se perfectionner avant de me rencontrer.

J'écoute avec attention chaque mot, chaque syllabe, essayant vainement de comprendre ce qu'elle dit.

Quand sa voix se tait, j'ouvre les yeux.

Je fixe un moment mon portable avant de lever le regard, constatant que mon bras droit à le sien sur moi, l'air amusé.

Quoi ? demandais-je, aussitôt sur la défensive.

Rien, dit-il avec un petit sourire en coin.

Qu'est-ce qu'il y a ? insistais-je d'une voix plus ferme.

C'est la première fois que vous portez autant intérêt à une femme, donc... je me demandais si vous ne commenceriez pas à avoir des sentiments pour elle...

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