Secret d'État

Chapitre 15 : Révélations ✔️

Je souris de manière machiavélique, heureux de l'avoir enfin pris dans mes filets.

Je me campe sur mes jambes, croisant mes bras sur ma poitrine.

— Comment a-t-elle intégré la police ?

Ses yeux se dirigent vers le plafond, se plissant sous la réflexion.

— Je crois qu'un agent plutôt haut placé l'y a fait entrer, mais j'ignore pourquoi, n'y même si c'est vrai.

J'examine son regard, cherchant la moindre trace d'un mensonge.

Quand je suis enfin persuadé de son honnêteté, j'enchaine avec autre chose.

— Que savez-vous d'elle ?

— À part qu'elle est une salope futée ? Pas grand-chose. Je sais qu'elle est du genre bagarreuse, mais réfléchie. Tout ce qu'elle fait est calculé et a un but précis. Cette pétasse se comporte comme si rien ne peut l'atteindre, comme si elle est invincible et ça me fait chier. Elle me fait chier.

Je dois admettre que nous sommes d'accord sur un point, elle se croit meilleure que tout le monde.

Enfin, ça, c'était le cas avant que je lui dise tout savoir sur elle.

Ensuite, elle s'est transformée en fillette peureuse et obéissante.

Pathétique.

— Je sais aussi qu'elle aime jouer avec ses proies, les faire poiroter, leur faire croire qu'ils ont le dessus, dit-il en haussant les épaules, comme si tout ceci n'était rien de plus qu'une banalité, comme s'il ne faisait qu'énoncer des faits longuement radotés.

Je peux sentir Joe se déplacer derrière moi, s'approchant de nous.

Je lui jette un coup d'œil, le regardant se positionner à mes côtés, imitant ma position.

— Vous savez ceci par expérience ou cela n'est qu'une rumeur ? lui demande-t-il en haussant un sourcil, nullement impressionné par ce qu'il entend.

Je redirige mon attention sur mon prisonnier, celui-ci se renfrognant sur son siège.

— Ce que je vous dis est vrai. Vous le sauriez si vous la connaissiez un tant soit peu. Mais vous ignorez qui elle est, je me trompe ? demande-t-il, son regard vagabondant en alternance entre nous.

Peut-il y avoir plus stupide que lui ?

J'aurais autre chose à faire de mon temps précieux si je connaissais la vérité à son sujet.

Comme préparer sa destruction, par exemple.

— Si nous le savions, nous ne serions certainement pas là devant vous à vous poser toutes ces questions, dis-je entre mes dents serrées par l'agacement que me procure cet imbécile.

Ma patience commence à atteindre sérieusement ses limites avec ce bouffon.

Il me regarde fixement, la mine grave.

— Elle est dangereuse et quand je dis dangereuse, je veux dire dangereuse. Cette femme a des yeux et des oreilles partout. Elle n'aurait pas peur de vous pointer avec un fling ou de vous frapper pour que vous obtempériez à sa volonté. Elle n'a de pitié pour personne, elle ne vit que selon ses propres règles.

Je garde un visage impassible, alors que je l'examine attentivement, mes yeux se portant d'eux même sur l'énorme bleu qui marque son front.

— C'est elle qui vous a frappé ?