Chapitre 21 : Nuit écourtée ✔️

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Trois semaines plus tard...

Je frappe, et je frappe encore.

J'ai mal, mais je continue inlassablement.

Félix et Mathilda trouvent impressionnant le niveau de muscles que j'ai aguerris ainsi que ma détermination à l'entrainement.

Je peux les comprendre, j'y passe tout mon temps libre.

Je ne sais pas quand ils vont passer à l'action, mais je dois être prête.

Ça pourrait être dans une heure comme dans une semaine, je n'en sais rien.

Et sans vouloir paraitre vaniteuse, je crois que je suis de taille.

Enfin, si l'on peut même être préparé à ce genre de chose.

Ils ne m'ont toujours pas fait signe depuis cette nuit-là et ça me rend folle.

Complètement folle.

Voilà que je les reconnais, eux et leur adoration pour le jeu, la même qu'ils partagent avec la mafia italienne.

Je cesse enfin de martyriser ainsi le pauvre sac de sable et vais boire un peu d'eau pour me désaltérer.

Je couvre mes épaules d'une serviette avant de sortir de la salle d'un pas trainant, la fatigue se faisant plus que sentir.

Elle me consume entièrement.

Je remarque alors que le manoir est dans l'obscurité complète, aucun signe de vie ne l'habitant.

Ils doivent tous être couchés depuis longtemps maintenant, cela ne me surprendrait pas que minuit ait déjà sonné.

Je monte jusqu'au troisième étage et me faufile dans ma chambre sans un bruit, ne voulant réveiller personne.

Je me dévêtis rapidement avant de sauter dans la douche, accueillant avec joie le jet d'eau glacée.

Je savonne lentement mon corps, prenant le temps d'apprécier quelque chose que je bâcle bien trop souvent.

J'abandonne ensuite l'idée de laver ma chevelure blonde cendrée, trop épuisée pour lui accorder l'attention qu'elle mérite.

Une fois propre, je sors et me sèche négligemment avant d'enfiler un pyjama bien chaud et moelleux.

Je me traine jusqu'à mon lit, glissant mon corps épuisé sous les couvertures et croisant les doigts dans l'espoir naïf de passer une nuit sans cauchemar, ceux-là même qui me hantent depuis neuf ans.

Parfois, ils leur arrivent de changer, de se modifier selon une peur que j'ai ressentie durant la journée.

Comme la nuit où j'ai compris leur intention, celle de me tuer.

Mes mauvais rêves se sont façonnés pour mettre mon trouble de l'avant, exacerbant ainsi cette angoisse qui me noyait déjà dès lors.

Résultat, je n'ai plus réussi à fermer l'œil de la nuit.

Heureusement que j'étais au moins parvenue à dormir une heure ou deux.

Je me pelotonne sous les couvertures, m'installant confortablement avant de m'endormir presqu'aussitôt.

Malheureusement, je ne peux disposer d'un sommeil réparateur, celui-ci étant troublé par des démons depuis longtemps chassés hors de ma vie, mais qui, à l'évidence, persistent à s'accrocher.

Encore une fois, je me réveille en sursaut, un cri que je m'empresse d'étouffer s'échappant de ma gorge.

Une larme, une seule, roule sur ma joue et je m'active à l'essuyer, alors que l'on cogne doucement à ma porte.

Secret d'ÉtatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant