Chapitre 9 : Fausse crainte ✔️

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Je marche dans un large couloir pour atteindre l'escalier central, ne croisant heureusement personne en chemin.

Je descends lentement les étages, examinant tout autour de moi.

Honnêtement, je trouve sa maison affreusement triste.

Rien ne la décore, ne la rend quelque peu chaleureuse ou même personnelle.

Pourtant, je vois bien qu'elle a beaucoup de potentiel encore inexploité.

Mais évidemment, tout ce qu'il trouve à faire est de le gâcher.

Vraiment intelligent de sa part.

Il n'y a aucune joie de vivre ici, tout est dans des teintes de blanc, de gris ou de noir.

Des peintures valant une bonne petite fortune sont encadrées ici et là, remplissant de peine et de misère le vide qu'occupent obstinément les grandes pièces.

Une fois au rez-de-chaussée, je commence enfin réellement mon exploration.

Je bifurque à gauche, soit à droite de la porte d'entrée, et entre dans un luxueux salon.

Je lui jette un coup d'œil circulaire, mais passe rapidement mon chemin.

Rien d'extraordinaire ne s'y cache.

Je fais à la va-vite un tour de ce côté-ci de la maison, ne m'attardant guère où que ce soit.

Une notification me fait arrêter brusquement et je sors mon cell pour voir ce qui peut bien la causer.

Dès que je constate de quoi il en retourne, je me crispe. 

Quelqu'un a fait une recherche sur moi.

Mais ensuite, je lis l'adresse IP du chercheur et souris en voyant qu'elle concorde avec celle du manoir.

Enfin, si je me souviens bien.

Sans préoccupation aucune, je reprends donc mon chemin.

Je m'avance dans la partie gauche du manoir et suis immédiatement confrontée à une énorme salle à manger.

Je laisse courir mes doigts sur le dossier des chaises, appréciant la texture douce et lisse du bois vernis.

Je lève la tête et regarde lentement chaque recoin de la pièce avec minutie.

Les chaises, la table, les tableaux hors de prix, tous ces petits détails me sont atrocement, douloureusement, familiers.

Je souris brièvement pour moi-même en me rappelant de bons moments, mais ils sont aussitôt chassés par de mauvais.

J'appuie mes paumes contre le dossier le plus proche et m'en sers tel un soutien.

Comme je m'y attendais, mes jambes deviennent flageolantes et je me tire une chaise.

Je me laisse lamentablement choir sur le coussin rembourré et me tourne contre la table.

J'appuie mes coudes sur sa surface polie et enfonce ma tête entre mes mains.

Je prends de grandes respirations pour me calmer et tente à tout prix de penser à autre chose.

Je cligne sauvagement des paupières pour repousser les larmes qui osent se pointer au coin de mes yeux, lorsqu'une voix qui commence à m'être familière fuse dans mon dos.

Vous allez bien, ma chère ?

Je me relève brusquement, manquant de renverser le siège que j'occupais une seconde auparavant.

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