Je m'assois par terre et appuie ma tête contre le mur.
Le froid du plancher traverse mes minces leggings et me fait ainsi le plus grand bien.
J'ai presque plus mal qu'après m'être faite tabasser, c'est tout dire.
Je saisis ma gourde et bois de grandes gorgées de mon eau désormais tiède.
Je me lève à contre-cœur du sol frais et dont confortable tout en empoignant ma bouteille avant de sortir.
J'éteins les lumières derrière moi et ferme la porte dans mon sillage.
Je passe par la cuisine pour me chercher un encas où j'y trouve tout le monde.
Super.
J'évite tout contact visuel avec M. Prévost comme le ferait quelqu'un d'apeuré, lorsque je passe rapidement devant lui.
Tous les regards se tournent vers moi, mais je les ignore.
Je me prends une pomme et une tranche de pain que je fais rôtir sous les yeux hésitants de Mathilda.
Elle ne me dit pas un mot, probablement déjà au courant de mon accrochage avec son boss.
À moins que cela ne soit à cause de mon cauchemar ?
Je préfère ne pas y penser.
Je l'ignore, concentrant mon attention sur le grille-pain et sur la pomme que je suis en train de dévorer.
Dès que ma tranche sort, je la tartine de beurre.
J'entasse ensuite adroitement ma pomme à moitié mangée et ma bouteille d'eau dans une main, tenant mon toast dans l'autre.
J'en prends une bonne bouchée tout en sortant prestement de la cuisine, n'ayant nulle envie de discuter avec qui que ce soit.
— Hey, Ana !
Je lève ma tranche de pain en guise de salutation et poursuis rapidement mon chemin, espérant ainsi lui faire comprendre que je ne veux voir personne.
— Attends ! J'aimerais te parler.
Je m'arrête brusquement et me tourne vers lui en fronçant les sourcils, perplexe.
Il veut me parler ?
À quel sujet ?
Il me rejoint en joggant et s'arrête à côté de moi, me tirant doucement par le coude, loin des oreilles indiscrètes.
— Est-ce que tu vas bien ? me murmure-t-il d'un ton doux.
— Euhhh, oui, pourquoi ? demandais-je en fronçant les sourcils de plus bel.
Mais qu'est-ce qu'il lui prend, à ce con ?
— Je t'ai entendu crier cette nuit.
Instantanément, je peux sentir mon visage perdre un peu de sa couleur.
S'il l'a entendu, ça veut dire que M. Prévost aussi.
Enfin, s'il ne dort pas comme une roche, ce que j'espère de tout cœur à cet instant précis.
Parce que je sais qu'il n'hésitera pas à se servir de ceci contre moi.
Je me ressaisis rapidement et affiche un petit sourire rassurant sur mes lèvres.
— J'ai seulement fait un cauchemar, rien de bien grave. Je t'ai réveillé ?
— Non, j'allais me recoucher. J'étais allée me prendre un verre d'eau, j'avais soif, m'explique-t-il comme si j'en avais réellement quelque chose à faire.
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Secret d'État
RomantizmJe savais que ce jour viendrait. Je ne l'espérais pas, mais je le savais. Au plus profond de moi. Parce qu'ainsi isolée des miens, je deviens une proie facile et je ne suis que trop consciente que c'est tout à son avantage. Je lui servirai à assou...