Je le regarde un moment, complètement bouche bée devant sa question.
À vrai dire, je suis même choquée.
Je ne m'attendais pas à ça, certainement pas à ça.
Ses sourcils s'haussent soudainement vers le haut devant mon silence, une mine paniquée se peignant sur ses traits.
Il lève ses mains devant lui, comme pour se protéger de moi.
— Désolé, je ne voulais pas paraitre offensant ou même trop curieux, dit-il rapidement. C'était complètement déplacé de ma part et je m'en excuse.
Il s'apprête à partir, l'envie de me fuir transparaissant clairement sur ses traits.
— Non, ça va. Ça va. Je vous ai poussé à poursuivre, ce n'est pas de votre faute, dis-je en tendant une main vers lui avec l'intention de le rassurer, mais surtout de le conserver ici.
J'ai bien envie de savoir la raison du pourquoi il pense ça et plus particulièrement, le genre de femme que je suis selon ce médecin.
Je lui souris doucement de manière apaisante, le conformant dans l'idée que je ne le prends pas mal.
Même si c'est un peu le cas.
— Mais, dites-moi, qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Que je n'ai pas ma place auprès de lui ?
Il triture nerveusement son presse-papier avant de faire un pas hésitant dans ma direction, incertain.
— Eh bien, je peux parler franchement ?
— C'est tout ce que je demande.
Il déglutit et s'avance encore un peu plus de mon lit, gardant la tête basse.
— Vous semblez être le genre de femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, qui attend d'elle qu'on l'écoute. Vous avez du caractère, même si je ne vous connais pas, je peux le voir.
— Et en quoi cela m'empêcherait d'être avec lui ? demandais-je en haussant un sourcil.
— Il a exactement le même caractère que vous. Ensemble, vous devenez explosifs. Chacun refuse de laisser tomber son point et j'ai comme l'impression que vous oubliez tous ceux qui vous entourent lorsque vous êtes lancés. Mais au final, il vous écoute, vous obéit, lance-t-il d'un ton presque admiratif.
Je ris en entendant sa réponse avant de grimacer de douleur.
C'est vrai, il lui arrive de m'obéir.
Je lui tiens tête et cela à son lot de conséquences.
Notamment qu'il apprend qu'on ne doit pas me faire chier.
Je déteste que l'on me donne des ordres, tout autant que lui.
— Il n'a pas trop le choix à vrai dire, dis-je en gloussant pour aussitôt le regretter lors de l'arrivée de vagues de douleur. Mais ça ne répond toujours pas à ma question, pourquoi n'aurais-je pas ma place auprès de lui ?
— Eh bien, il a un comportement un peu... hum, comment dire... heu...
— Arrogant ? Hautain ? Insolent ? Méprisant ? La liste est encore longue, dis-je avec un petit sourire en coin en complétant ses pensées.
Il relève la tête vers moi, ses lèvres s'étirant vers le haut avec gêne.
— Oui. Pourquoi restez-vous auprès d'un homme comme lui ? Un homme aussi froid et cruel ? Coléreux et impatient ? Vous méritez mieux, dit-il doucement.
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Secret d'État
RomanceJe savais que ce jour viendrait. Je ne l'espérais pas, mais je le savais. Au plus profond de moi. Parce qu'ainsi isolée des miens, je deviens une proie facile et je ne suis que trop consciente que c'est tout à son avantage. Je lui servirai à assou...