Chapitre 50 : Confinement forcé ✔️

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Ça fait maintenant trois jours que je suis de nouveau dans le monde des vivants, mais seulement deux depuis mon retour au manoir.

Deux jours pendant lesquels il n'est pas venu me voir, pas même une seule fois.

J'aurais cru qu'il passerait, ne serait-ce qu'un instant, un court moment.

J'ai naïvement espéré qu'il vienne me demander de mes nouvelles, qu'il me dise qu'il était content de me retrouver, comme à sembler l'insinuer le médecin qui était chargé de moi.

Mais c'était bien mal le connaitre.

J'ai appris avant mon départ de l'hôpital avoir passé une semaine dans le coma.

Une putain de semaine entière.

J'ai perdu tout ce temps pour tenter de trouver un moyen de m'en sortir face à eux, face à lui.

Noah a insisté, pour ne pas dire menacé, le médecin responsable de mon cas afin qu'il permette que je fasse ma convalescence ici.

Je n'étais pas pour m'en plaindre ou même penser à l'en empêcher, c'est ce que je voulais depuis le début.

Jusqu'à ce que je comprenne ce que voulais dire « convalescence » pour Noah Prévost.

Ils m'ont installée dans ma chambre et, malgré l'avis médical, mon salaud de parton refuse de me laisser faire ce que je veux.

Je suis enfermée dans ma chambre, Félix montant la garde.

Je ne lui ai pas adressé la parole une seule fois, d'ailleurs.

Je n'ai toujours pas oublié qu'il s'amusait à jouer à l'espion avec moi, je ne le pourrai pas.

Il ne comprend pas mon comportement, ça se voit.

Il doit probablement supposer que ma rémission, ainsi que ma condition de prisonnière en sont les causes.

Mais il ne m'a pas demandé et je n'ai pas expliqué.

S'il tient à savoir, qu'il vienne me voir.

Je ne courrai pas après lui pour avoir une quelconque explication ou une excuse.

Il a fait ce qu'il a fait, point barre.

Qu'il vive avec maintenant, ce n'est pas mon problème.

Ça ne l'est plus.

J'ai cru pendant un moment que nous pourrions devenir amis.

Mais, encore une fois, la vie m'a prouvé que je ne peux pas en avoir, que personne n'est fiable.

J'en avais avant.

Plusieurs même, mais ma « fugue » me les a tous enlevés.

À croire que le prix de la liberté est excessivement élevé.

On cogne à la porte avant qu'elle ne s'ouvre doucement, laissant entrer Mathilda.

Elle me sourit tout en s'approchant lentement de moi, un plateau-repas entre ses mains.

Bonjour, ma chère. Comment allez-vous ?

Je me porte à merveille, n'hésitez pas à le lui dire, dis-je sèchement.

Elle dépose délicatement mon souper sur la table de chevet, un petit sourire contrit étirant ses lèvres fines.

Je soupire et elle replace mes oreillers, voulant me mettre plus confortable.

Une grimace de douleur tord mon visage, le mouvement déplaisant grandement à mes côtes.

Un pli d'inquiétude se dessine immédiatement sur son front, comme à chaque fois que je souffre.

Secret d'ÉtatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant