Je quitte sa chambre et descends aussitôt au rez-de-chaussée, affamé.
Je prends place à la table et attends patiemment que mon assiette arrive, l'esprit encore là-haut avec elle et ses confessions.
Mathilda me livre mon plat quelques secondes plus tard et je commence à manger mon dîner tardif avec appétit, réfléchissant à ce qu'il vient de se produire.
J'ai toujours du mal à croire qu'elle a accepté de répondre à certaines de mes questions.
Je n'aurais jamais cru qu'elle allait approuvée la demande.
Quand elle m'a assuré y répondre en toute honnêteté, je dois avouer que j'étais sceptique.
Comment pourrais-je me fier à elle désormais ?
Après son petit numéro ?
Il faudra qu'elle gagne ma confiance et je peux déjà assurer que cela ne sera pas mince tâche.
Néanmoins, je n'ai d'autre choix pour l'instant que de prendre ce qu'elle me donne.
C'est déjà plus que ce que je parviens à trouver par mes propres moyens.
Mais pourquoi m'a-t-elle ainsi aidé ?
De son plein gré ?
Je n'en ai aucune idée.
À en croire les dires de Léopold, elle ne fait jamais rien pour rien.
Alors j'imagine que si elle a accepté de répondre à mes questions, c'est qu'elle en avait quelque chose à tirer.
Mais peu importe ce que c'est, parce que je m'en fiche.
Cela m'a permis d'un peu mieux la comprendre, elle, ainsi que son passé et son histoire.
Même si ce n'est qu'une petite avancée, cela n'en reste pas moins une.
Je termine mon repas en peu de temps, remontant aussitôt dans mon bureau pour m'affairer à une charge de travail sans fin qui, je sais, n'attend que moi.
Personne d'autre ne peut faire le boulot à ma place, je dois tout faire par mes propres moyens.
Ça a toujours été comme ça et je sais que ça le restera.
Parce qu'après tout, à qui peut-on réellement avoir confiance si ce n'est autre que nous-mêmes ?
Je gravis les marches deux par deux, parcourant rapidement la distance qui me sépare un peu moins chaque seconde de ma paperasse.
Au moment où j'entre dans la pièce, j'y aperçois Joe, celui-ci contemplant mon domaine, les mains jointes dans son dos.
Je ferme la porte derrière moi et m'approche de lui, m'arrêtant à sa gauche.
Je pose mes mains sur le rebord de la fenêtre, participant à son observation.
Vaste et magnifique, mes terres s'étendent jusqu'à loin.
Certes, cela m'est complètement inutile et certains pourraient même considérer cela comme du gaspillage, mais je refuse de devoir me coltiner la présence de voisins.
Un homme de mon rang ne devrait pas avoir à supporter ce genre de chose.
— Je suis allé lui parler, déclarais-je finalement. À Mlle Lombardi. Elle m'a révélé certaines choses et semble disposée à m'en dévoilé d'autres. Selon ses conditions, évidemment.
— C'est un bon début, dit-il simplement, le regard fixe sur l'horizon. Elle est loin d'être un cas facile, mais si quelqu'un peut y arriver, c'est bien toi. Tu es l'image même de ton père.
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Secret d'État
RomanceJe savais que ce jour viendrait. Je ne l'espérais pas, mais je le savais. Au plus profond de moi. Parce qu'ainsi isolée des miens, je deviens une proie facile et je ne suis que trop consciente que c'est tout à son avantage. Je lui servirai à assou...