Chapitre 25 : Pas de câlin ✔️

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Je peux le voir attendre ma réponse impatiemment, mais il ne me presse pas.

Ce que je ne peux qu'apprécier à l'instant, mes pensées étant désordonnées et confuses.

Il faut que je mette un minimum de clarté dans ma tête, si je ne veux pas que ça sorte tout croche, si je ne veux pas dire quelque chose que je regretterai ensuite comme c'est arrivé lorsque j'ai parlé du lien que je partage avec Olivier.

J'ouvre la bouche et la referme aussitôt avant de finalement me lancer, un léger besoin de me libérer du fardeau que je porte depuis des années m'y poussant quelque peu.

Il... il est ou plutôt était une personne que j'aimais beaucoup. Nos familles sont ennemies et, pour faire court, nous étions un peu comme les Roméo et Juliette de-

Je m'arrête brusquement lorsque je me rends compte que j'étais sur le point de dire une bêtise.

S'il avait fallu que je m'échappe, j'aurais commis la pire des fautes.

Une erreur irréparable.

Fatale même.

Le début de ma chute.

Bref, c'est un peu compliqué, dis-je rageusement en gesticulant, frustrée contre moi-même d'avoir frôlé la catastrophe.

J'ai tout mon temps, dit-il avec un sourire en coin.

Je lui lance un regard noir et ne prend même pas la peine de lui répondre.

Il me fixe en silence un moment, la mine impassible.

Est-ce que vous l'aimez encore ?

J'ai dit que je l'aimais, c'est un verbe au passé, non ? rétorquais-je d'un ton un peu trop à pic pour passer inaperçu.

Merda, il faut que je me ressaisisse, et vite.

Il m'examine minutieusement, semblant prendre en compte chacune de mes réactions, le moindre de mes gestes.

Ça remonte à quand ? Quel âge aviez-vous ?

Je plisse les yeux, incertaine de savoir à quoi cela pourrait lui être utile.

Vous tenez vraiment à savoir ça ? demandais-je en haussant un sourcil.

Puisque je vous le demande, dit-il avec un petit sourire en coin qui me fait rouler des yeux.

Un peu moins d'une dizaine d'années. Faites-le calcul par vous-même.

Pourquoi vous envoyer des fleurs maintenant ?

Je passe, dis-je d'un ton qui ne laisse place à aucune négociation.

Il fronce les sourcils, croyant probablement à tort qu'il s'agissait là d'une question inoffensive.

Mais rien dans ma vie n'est inoffensif.

Je vis constamment dans le danger et la peur.

Depuis toujours.

Pourquoi avoir effacé votre passé ?

Je baisse les yeux, fixant sans raison mes mains bandées.

Je tire sur le velcro et commence à libérer mon poing gauche, allant de plus en plus vite.

Ce n'est pas l'envie de lui dire qui me manque, c'est ma raison qui me freine.

Ça fait tellement de temps que je garde tout ça pour moi, je commence à en avoir marre.

Mais est-ce que se serait raisonnable de lui dire ?

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