Chapitre 46 : Enfin prête ✔️

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Je fixe mon cellulaire, complètement abasourdi.

Il a osé me raccrocher au nez, cet imbécile.

Il ne sait pas que personne ne peut me faire ça ?

Qu'il n'y a que moi qui en ai le droit ?

Il faudrait vraiment lui enseigner les bonnes manières.

Me sentant beaucoup trop exposé, je décide de retourner dans l'immeuble, envoyant à la fois un message à Joe pour l'informer de cet étrange appel.

Dieu seul sait où est ce fou, mais il me voit.

Très bien même.

Je n'aime pas ça, pas ça du tout.

Je suis celui qui épie, celui qui mène.

Il ne peut me voler ce rôle, je ne le lui permettrai pas.

Je marche vers sa chambre d'une humeur beaucoup plus sombre que lorsque je l'ai quittée, cet appel m'ayant grandement contrarié.

Je pousse la porte de la pièce et me fige en constatant qu'elle et son lit ont tous deux disparus.

Je fronce les sourcils, un petit sentiment de panique naissant dans mes tripes.

Où est-elle passée ?

Pourquoi ne m'a-t-on pas averti de ce changement ?

Je sors et intercepte la première infirmière qui passe.

Où est la patiente qui était dans cette chambre ? demandais-je en lui pointant ladite pièce.

Elle se met à battre des cils, me faisant les yeux doux.

Sérieusement ?

Maintenant ?

Et le professionnalisme dans tout ça ?

Il va falloir que je la fasse renvoyer.

Je n'en sais rien, minaude-t-elle.

Bonne à rien en plus.

Je la laisse en plant et me dirige aussitôt vers le bureau d'accueil.

Et si l'appel n'avait été qu'une diversion ?

Un moyen de m'éloigner d'elle pour pouvoir mieux l'achever ?

Non, je ne peux pas penser à cette éventualité.

Elle ne peut pas être morte.

Je deviens parano, c'est clair.

À quoi cela servirait de la tuer, elle ?

Ce n'est qu'une garde du corps.

Peu importe, eux devraient savoir où elle se trouve, non ?

Je me mets à jogger vers la réception et plaque mes mains sur sa surface.

La réceptionniste sursaute et me regarde avec de grands yeux écarquillés.

Où est passée la patiente de la chambre 42 ? demandais-je sans ambages.

Je tente de contrôler ma voix, refusant de paraître plus sentimental que je ne le suis déjà et encore plus de leur faire savoir ma panique.

Elle se ressaisit rapidement, se mettant aussitôt à fouiller dans son ordinateur.

Ses doigts pianotent agilement contre le clavier, les secondes s'écoulant.

Elles passent et s'enchainent, me paraissant aussi longues qu'une éternité.

Secret d'ÉtatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant