Il entre d'un pas nonchalant, tout en sueur et son t-shirt posé négligemment sur son épaule.
Il passe une main dans ses cheveux humides, les ébouriffant au passage et faisant onduler ses muscles sous sa peau.
Je laisse momentanément mon regard avide dériver un peu plus bas, sur ses abdominaux luisant, avant de me ressaisir.
Ne te laisse pas distraire par son corps d'Apollon, Lombardi.
Ce n'est pas ton genre.
Ses yeux se posent sur le lit avant que ses sourcils ne se froncent, son regard se mettant à vagabonder dans la pièce.
Lorsqu'il s'arrête sur ma personne, ses traits se détendent légèrement, comme s'il avait enfin trouvé ce qu'il cherchait.
Ses iris alternent ensuite entre le médecin et moi, une expression illisible marquant désormais son visage.
Probablement curieux de savoir ce qui attire mon regard, l'inconnu se retourne et ne découvre qu'alors la présence du nouveau venu.
Un sourire malicieux prend forme sur ses lèvres, lorsqu'il se met à le détailler en silence, chose qui semble agacer mon patron.
Du mouvement à ma droite me rappel la présence de la femme à tout faire, celle-ci s'empressant de s'éclipser pour nous laisser seuls.
Elle ferme la porte derrière elle, mais personne ne s'en soucie, beaucoup trop occupés que nous sommes à nous observer.
— Dis donc, tu ne m'avais pas dit qu'elle était un tel numéro, lance le médecin avec un petit rire.
Son regard pivote vers lui, le fixant durement.
— Tu ne m'as pas dit non plus que tu essaierais de la draguer, dit-il d'une voix étrangement calme.
Le médecin éclate de nouveau de rire, le son résonant contre les murs.
— Je n'ai fait qu'essayer, comme tu dis. La demoiselle est beaucoup trop méfiante pour que je parvienne à quoi que ce soit, dit-il en me lançant un clin d'œil.
Je roule des yeux, ce qui a pour effet de le faire sourire.
— Aucune surprise, donc. Même la drogue n'est pas parvenue à vous faire changer, dit froidement M. Prévost.
Je tourne vivement ma tête vers lui, le fusillant du regard, les sourcils légèrement froncés d'incompréhension.
— Je ne me drogue pas, dis-je sèchement.
Il s'avance vers moi, l'expression menaçante.
— Ne commencez pas à jouer à ça avec moi, ça ne marchera pas. Votre petite comédie ne me fait plus aucun effet. Peut-être que je me suis fait prendre une fois, mais ça ne se reproduira plus jamais. Vous pouvez compter sur moi là-dessus.
Là, je fronce carrément des sourcils.
Il semble convaincu de ce qu'il avance, mais je sais que cela ne peut être vrai.
Sinon, je devrais être moi-même consciente de ce fait, ce qui n'est pas le cas.
Je n'ai jamais touché à cette cochonnerie de ma vie et ne le ferai jamais.
J'ai vu des tas de personnes y succomber, y devenir accros pour au final en mourir.
Je n'ai pas envie de m'ajouter à la liste.
Il croit que je mens, mais c'est faux.
Il ne sait pas à quel point il est à côté de la plaque en ce moment et cela me désespère.
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Secret d'État
RomanceJe savais que ce jour viendrait. Je ne l'espérais pas, mais je le savais. Au plus profond de moi. Parce qu'ainsi isolée des miens, je deviens une proie facile et je ne suis que trop consciente que c'est tout à son avantage. Je lui servirai à assou...