Je vois une carte au fond de la boîte et la saisis, les doigts tremblants.
Je me force à me calmer avant d'entamer les maigres lignes qui la noircie, ne devant éveiller les soupçons de qui que ce soit.
Et puis, ce n'est que la mafia japonaise, après tout.
Je peux me détendre.
Ou presque.
À très bientôt,
Un vieil ami, R.N.
xxxVoilà.
J'en ai la preuve écrite noir sur blanc.
Cela ne devrait plus tarder désormais.
Finalement, que j'aille à ce bal ou non n'a plus d'importance.
Ils prévoient faire rage bientôt et rien ne pourra me permettre d'y échapper.
Même si j'essayais.
— C'est qui, R.N. ?
Je sursaute, plaquant le papier contre ma poitrine par réflexe.
Quand je remarque qu'il s'agit d'un Félix trop curieux, je sens ma mâchoire se serrer d'agacement.
Pourquoi faut-il qu'il me pose constamment un million de questions ?
Est-ce que je le fais, moi ?
Non.
Il devrait prendre exemple sur ma personne.
— Une connaissance, dis-je sèchement.
— Il dit être un vieil ami.
— Ça fait tellement longtemps que nous ne nous sommes pas vus que je doute qu'il puisse encore m'appeler ainsi.
— Combien de temps ?
— Une coupe d'années, dis-je énervée en gesticulant. Pourquoi tu me poses toutes ces questions ?!
Merda, respire.
T'es en train de te griller toi-même, Lombardi.
Si tu t'énerves trop ça va devenir suspect.
Respire.
— Parce que ça m'intéresse. Est-ce qu'il est un ex collant ? Il a mis trois bisous à la fin.
Je peux remarquer que M. Prévost s'est soudainement figé sur sa paperasse, son stylo s'étant arrêté dans son élan vigoureux.
Dites-moi que je rêve.
Pourquoi tout le monde s'intéresse autant à ma vie ?
Ça me fou en rogne.
— Qu'est-ce que ça peut te faire qu'il ait mis trois bisous ? demandais-je à bout de patience, cherchant à mettre rapidement fin à son interrogatoire qui n'a pas lieu d'être.
Est-ce qu'il me voit, lui, lui poser mille et une questions sur Louise ?
Non.
Il ne m'en a peut-être pas parlé, mais cela ne m'empêche pas d'être au courant.
— Ça m'intrigue. Tu es si discrète sur ta vie personnelle ou même en générale, j'ignorais que tu avais des amis.
Avais, c'est le mot.
Ça l'est, depuis huit ans.
— Donc, est-ce qu'il est ton ex ? insiste-t-il.
Il ne lâche vraiment pas l'affaire lui.
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Secret d'État
Roman d'amourJe savais que ce jour viendrait. Je ne l'espérais pas, mais je le savais. Au plus profond de moi. Parce qu'ainsi isolée des miens, je deviens une proie facile et je ne suis que trop consciente que c'est tout à son avantage. Je lui servirai à assou...