Chapitre 48 : Inconnu connu ✔️

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Tout me revient.

Je me souviens de cette horrible nuit, de ce cauchemar qui n'en était pas un.

Je me souviens de Yūto faisant irruption dans la salle de bain, de lui me frappant, me tirant les cheveux, braquant ma propre arme sur moi, m'empoignant la gorge.

Automatiquement, ma main se porte vers elle, effleurant ma peau meurtrie et sensible.

Ses yeux suivent mon geste et il comprend immédiatement qu'il n'est plus nécessaire d'ajouter quoi que ce soit.

Je me rappelle également de ses paroles, de chaque mot qu'il a prononcé.

Chacun d'entre eux me fait mal, mais ce n'est pas le moment pour moi de penser à ça.

J'ai plus important à gérer que mon agression.

Je me redresse donc dans mon lit et efface toutes émotions de mon visage.

Je dois garder le contrôle, faire un inventaire de ce qu'il sait, et surtout, sortir de cet immeuble au plus vite.

Force. Assurance. Calme.

Voilà ce que je dois incarner plus que tout en ce moment, voilà ce qui pourrait nous sauver la vie à tous.

Que sais-tu de ce qu'il m'est arrivé ? demandais-je d'une voix douce, innocente.

Il s'approche lentement de moi, ne me quittant pas de son regard glacé.

Tu as été victime d'une agression, ça s'arrête là.

Un profond soulagement m'envahit dès lors qu'il prononce cette phrase.

Je vais donc pouvoir contrôler ce que je veux qu'il sache et garder secret ce qui ne lui est pas nécessaire.

Toutefois, les mots qu'il prononce ensuite me font redescendre sur terre, un grognement se retrouvant réprimé dans ma gorge.

J'attendais ton réveil pour avoir de plus amples explications.

Évidemment, il fallait qu'il me complique la tâche, le beau salaud.

C'est ce qu'il fait de mieux depuis que nous nous connaissons.

Qui t'a fait ça ?

Je ne réponds pas immédiatement, me contentant de le fixer en silence.

Je ne peux tout de même pas lui dire la vérité, elle est bien trop folle pour qu'il me croit.

Ça donnerait un truc du genre :

Eh bien, en fait, il s'agit d'un employé de mon ex.

Il ne devait pas me tuer, mais comptait tout de même le faire puisqu'il est amoureux de son patron, qui semblerait, pense toujours à moi.

Mais comme tu peux le constater, je l'ai tué avant qu'il n'y parvienne.

Ah et en passant, on va tous être torturés avant de mourir de la main de l'héritier de la mafia japonaise.

Quel honneur, tu ne trouves pas ?

Tout ça, grâce à moi.

Ouais, je sais, je sais, inutile de me remercier.

Ridicule.

Complètement ridicule.

J'humectifie un nouvelle fois mes lèvres gercées, tentant de trouver une réponse plus... plausible.

Je ne sais pas trop, il faisait noir tu sais...

Ne me prends pas pour un idiot, Ana, dit-il d'un ton menaçant.

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