Chapitre 11 : Coincée ✔️

114 11 3
                                    

Seulement quatre portes me sont accessibles, une paire de chaque côté de la peinture.

Je commence par ouvrir la première sur ma gauche et y trouve un luxueux salon dans les teintes de blanc, de gris et de noir.

Encore.

Quelle surprise, je ne m'y attendais pas du tout.

Je sors et ouvre aussitôt celle qui la borde.

Une immense bibliothèque se dévoile alors à ma vue, me ravissant.

Je referme la porte avec un petit sourire, me promettant de revenir dès que j'en aurai l'occasion.

Ça ne risque pas d'être de sitôt toutefois, les Black Dragon et ma nouvelle tâche m'accaparant entièrement.

Je passe devant le portrait et ne peux m'empêcher de m'arrêter devant lui pour le détailler.

Assis dans un énorme fauteuil qu'il comble sans peine avec son imposante carrure, l'homme doit bien avoir dans la quarantaine.

Il possède les mêmes yeux bleu froid que M. Prévost ainsi que ses mèches blondes.

Son costume noir de haute couture met ses larges épaules en valeur, suivant les contours de cette armoire à glace qu'il incarne.

Sa mâchoire carrée est crispée, ne démontrant pas la moindre once d'un sourire.

C'est comme s'il était obligé de poser pour le peintre et qu'il n'avait qu'une envie, lui enfoncer son pinceau dans l'cul.

Même la plus importante décoration de la maison est déprimante.

Ça en devient presque décourageant.

Je continue mon chemin et ouvre la prochaine porte.

Enfin, tenter serait plus juste.

La serrure est verrouillée, mais cela ne me décourage pas pour autant.

Au contraire, cela pique ma curiosité.

Que peut-il y avoir de si important de l'autre côté de cette porte pour prendre la peine de la fermer à clé ?

Je ne peux y réfléchir plus longtemps, mon attention étant vite portée sur la quatrième pièce, d'où provienne des murmures.

Je m'en approche silencieusement et colle précautionneusement mon visage contre le bois.

Je reste sur mes gardes, bien consciente que la porte peut s'ouvrir à tout moment.

Mais pour l'instant, je tends l'oreille.

...comprends votre frustration, Monsieur, mais nous ne pouvons le faire.

Si, nous le pouvons. Et ça me fera plaisir d'y prendre part, déclare une voix teintée de colère et d'irritation.

Toutefois, il s'agit désormais de votre employée, Monsieur, dans d'autres circonstances cela aurait pu être accepté, mais pas ici. J'ai le regret de vous dire que ce n'est pas une solution envisageable.

Un moment de silence passe, un moment pendant lequel ma tête est bousculée de questions.

Que ne peuvent-ils pas faire ?

Connaissant sa réputation, cela serait peut-être de la torture ?

Mais sur qui ?

Qui est cet employé ?

Se pourrait-il que ce soit moi ?

C'est moi qu'il envisage de torturer ?!

Des éclats de voix me ramènent brusquement à la réalité, me sortant d'une rage naissante.

Secret d'ÉtatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant