Je m'assois sans gêne directement en face de lui, le défiant ouvertement.
Il hausse un sourcil en me voyant faire, mais n'émet aucun commentaire.
Je croise mes jambes sous la table et commence à examiner mes ongles avec désinvolture.
Le même homme qui l'accompagnait ce matin entre dans la pièce, ralentissant le pas dès qu'il remarque l'endroit où je suis assise.
Je lui souris franchement en guise de réponse, heureuse de sa réaction.
Sans un mot, il va s'asseoir à la droite du maître du manoir.
Le bras droit, pigée.
Je peux le voir lancer un regard interrogateur à notre supérieur, celui-ci se contentant de l'ignorer.
Il me regarde fixement, le visage complètement impassible.
Félix arrive nonchalamment dans la pièce, déviant immédiatement l'attention de l'assistant dont j'étais encore le sujet.
Toutefois, je ne quitte pas une seule seconde des yeux l'homme que j'ai en face de moi, continuant de le provoquer.
Il fait de même, refusant de se laisser faire.
De la compétition ?
J'adore ça.
— Ça sent donc ben bon ici ! Je ne m'en étais pas rendu compte avant, mais je meure de faim moi. Qu'est-ce qu'on mange ?
Il se dirige vers le centre de la table et s'assoit lourdement sur une chaise au hasard.
Mathilda entre à ce moment, tout sourire et munie de deux couverts.
Elle pose l'assiette de Monsieur et celle de son bras droit devant eux, nous permettant ainsi de voir ce qui nous attend.
Juste avant de partir, elle se tourne vers le nouvel arrivant pour lui répondre.
— Il s'agit d'un filet de saumon avec sauce au vin blanc accompagné de tranches de citron et de riz.
La bouche de mon coéquipier s'ouvre et je peux presque voir de la bave poindre aux coins de ses lèvres.
Elle quitte la pièce avec un petit sourire satisfait, fière d'obtenir une telle réaction devant sa confection.
Il ne faut que quelques secondes avant qu'elle ne revienne avec notre nourriture en mains, attisant ma faim.
Dès qu'elle pose l'assiette devant moi, je ne peux m'empêcher de saliver également.
L'odeur est tout simplement divine et le sens esthétique fait plaisir aux yeux.
Sans attendre, je m'empare de ma fourchette et la plonge dans la chair tendre.
Je l'enfonce dans ma bouche et pousse un discret soupir de contentement.
Que dire du goût, Dio mio.
Il n'y a pas de mot pour décrire sa cuisine.
Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas aussi bien mangé, je n'avais pas réalisé à quel point cela m'avait manqué.
J'engouffre de grosses bouchées les unes à la suite des autres, finissant mon plat beaucoup trop rapidement à mon goût.
J'en redemande aussitôt terminé et suis rapidement servie par une Mathilda heureuse et visiblement fière de sa cuisine.
Je la remercie d'un sourire sincère avant de m'empiffrer de nouveau.
Alors que ma fourchette est à mi-chemin entre moi et l'assiette, ma bouche ouverte et prête à l'accueillir, M. Prévost nous pose soudainement une question.
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Secret d'État
Roman d'amourJe savais que ce jour viendrait. Je ne l'espérais pas, mais je le savais. Au plus profond de moi. Parce qu'ainsi isolée des miens, je deviens une proie facile et je ne suis que trop consciente que c'est tout à son avantage. Je lui servirai à assou...