Chapitre 6 : Début tumultueux ✔️

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J'ouvre finalement et pose pied sur le seuil.

Une pression contre mon avant-bras capte immédiatement mon attention, me mettant en alerte.

Je la reporte sur la cause de mon arrêt et un petit sourire se trace sur mes lèvres quand je vois qu'il ne s'agit en fait que du capitaine.

Je me tourne vers lui et, sans prévenir, il me prend dans ses bras.

Je reste immobile un moment, surprise et mal à l'aise.

Je finis tout de même par lui rendre son étreinte, bien que ce soit de manière maladroite. 

Je me détache lentement de lui en affichant un sourire quelque peu crispé, mais personne ne peut le remarquer.

Enfin, j'espère.

Des larmes brillent dans ses yeux, leur ajoutant une étincelle.

Il fait tout pour les contenir, mais une pénètre ses défenses et trace son sillage sur son épiderme.

Il tente de me sourire, mais moi je ne le fais plus.

Je n'ai jamais su me comporter devant des personnes larmoyantes et cela n'a toujours pas changé aujourd'hui.

Je ne suis tout de même pas sur mon lit de mort, Olivier. Tu n'auras qu'à venir me voir ou l'inverse, peu importe. Ce n'est pas parce que je ne travaillerai plus ici que l'on ne se verra plus.

Je sais, je sais. C'est seulement que...

Que quoi ? demandais-je après un silence interminable.

Tu vas me manquer, nous manquer, dit-il en me regardant droit dans les yeux.

Vous aussi, dis-je en extirpant de force ces mots de ma bouche.

Je n'ai jamais su comment dire à quelqu'un que je l'apprécie ou que je l'aime, et encore moins le lui démontrer.

Enfin, ça m'est encore plus difficile depuis cette fameuse nuit, celle où j'ai tout perdu.

Il reprend vite ses esprits et essuie sa joue humide.

Il m'affiche de nouveau son dentier et peint rapidement une mine joyeuse sur son visage.

Je fais comme si je n'avais pas remarqué cette simulation grotesque, ne voulant pas qu'il s'effondre en pleurs dans mes bras.

Je sais qu'il déteste se montrer vulnérable, surtout devant moi, son agente forte et insensible.

Il veut être en pleine possession de ses moyens dans toutes situations, toutes circonstances.

Mais nous ne sommes pas des robots.

Nous sommes humains, nous avons des émotions.

Et parfois, lors d'une trop grande accumulation, on éclate.

Un éclatement que je connais que trop bien pour l'avoir maintes fois vécue.

Tu viens ?

Je me tourne vers Félix, constatant par la même occasion que les autres sont déjà tous partis.

Pas que cela me fasse quelque chose, je ne les aurais pas attendu non plus.

Vas-y, ne les fais pas attendre plus qu'il n'en faut. Je n'aimerais pas te causer des problèmes dès ton premier jour. Au revoir, Ana. Sois prudente.

Je relève la tête, souriant avec assurance et satisfaction, sachant déjà que je suis hors d'atteinte de ce connard arrogant.

Comme toujours, dis-je d'une voix forte et confiante.

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