Chapitre 59 : Le choix ✔️

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Toujours en train de réfléchir à cette question que je me pose à moi-même, je fixe obstinément la fenêtre de ma chambre.

Je pleure maintenant comme une madeleine, tentant tant bien que mal de lui dissimuler mes sanglots.

Chose qui est pratiquement mission impossible, d'ailleurs.

Il retire soudainement sa main de ma cuisse, sa chaleur me manquant aussitôt.

Alors que je me demande s'il compte partir, il saisit mon menton et tourne mon visage vers lui pour me forcer à le regarder.

Heureusement, je baisse les yeux juste à temps, toujours incapable de rencontrer les siens.

Il se penche pour tenter de les croiser et finit par y arriver, bien malgré moi.

Je peine à soutenir son regard, dans lequel je croise contre toute attente de la culpabilité.

Néanmoins, maintenant que nos iris sont rivés les uns aux autres, je sais que je ne peux plus lui échapper.

Pas maintenant qu'il me tient captive de son regard de glace.

Il essuie doucement mes joues inondées, mais c'est peine perdue.

De nouvelles larmes s'ajoutent chaque fois, effaçant ses efforts.

Il finit par le comprendre et abandonne cette idée avant de saisir délicatement mon visage entre ses grandes mains et d'ancrer ses magnifiques yeux aux miens.

Tu n'as pas à te sentir coupable pour ce qui s'est passé. Ce n'était pas de ta faute. Tu ne pouvais prévoir qu'une balle vous atteindrait.

Je demeure muette un moment, peinant à croire ce que j'entends.

De tout ce qu'il me dirait, c'est bien la dernière des choses à laquelle je m'attendais.

Je craignais qu'il ne m'assomme de reproches, m'inonde de dégoût ou encore, me noie dans une pluie d'insultes.

Mais il n'en fait rien.

Dire que je suis surprise ne serait qu'un euphémisme.

Je fronce des sourcils, ne comprenant pas pourquoi il ne voit pas que je suis responsable de sa mort.

Mais si je ne m'étais pas levée, rien de tout cela ne se serait produit, articulais-je péniblement à travers mes sanglots.

Il me sourit tendrement, caressant ma joue humide de son pouce.

Peut-être bien, mais c'était son choix. C'est elle qui a décidé de venir te rejoindre. Tu ne l'as pas forcée à le faire, dit-il doucement.

Je fouille son regard, cherchant la moindre trace d'un mensonge ou d'hypocrisie, mais je n'en trouve aucune.

Il pense tout ce qu'il me dit.

Toutefois, je ne suis toujours pas convaincue que je n'aie pas ma part de responsabilité dans toute cette histoire, que ma réaction complètement irrationnelle ne l'ait pas menée à sa perte.

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