Les jours passent et se transforment lentement en semaine.
Son médecin refuse de la réveiller.
Je tente ma chance chaque fois que je le croise, mais rien ni fait.
Il est catégorique, complètement inflexible.
Il me dit que je dois attendre encore un peu, que la patience est la clé de son rétablissement.
Sauf qu'il y a un petit problème à ses conseils, je n'ai aucune patience.
Cela m'étonne même qu'il ne l'ai toujours pas compris.
Comment a-t-il pu passer à côté d'une évidence pareille ?
Je n'en ai aucune idée, et sincèrement, c'est bien le cadet de mes soucis en ce moment.
Je suis à son chevet depuis le tout début, mon hygiène en est même devenue de nature plutôt douteuse.
J'ai à peine fermé l'œil, et les seules fois où je l'ai fait, je me réveillais courbaturé par la position désagréable de mon sommeil et le lit de fortune que constituait ma chaise.
Joe m'apporte de la nourriture faite par Mathilda tous les jours.
Il était hors de question que j'avale une seule bouchée de leur bouette d'hôpital.
Il me harcèle pour que je rentre me reposer un peu, mais je refuse chaque fois.
Je ne veux pas la laisser, sous aucun prétexte.
Je fais même mon travail à partir d'ici, aussi peu pratique cela puisse l'être.
Mon gouverneur a apporté tout ce dont j'ai besoin, y compris la liste contenant l'identité de tous les hommes ayant pour nom de famille Lombardi vivant en Europe il y a huit ans de cela.
Ça me fait penser que je devrais bientôt y jeter un coup d'œil, elle commence à prendre la poussière.
Mes réunions ont toutes été annulées, même les plus importantes, et ont été reportées à je ne sais quand.
Je ferme le couvercle de mon ordinateur portable et frotte vivement mes yeux.
Ils veulent se fermer, sauf que ce n'est pas encore l'heure pour moi d'aller me coucher.
Je suis bien capable de supporter un peu de fatigue supplémentaire, ce n'est pas ce qui risque de me tuer.
Elle endure bien pire que moi en ce moment et je sais qu'elle se relèvera, qu'elle survivra.
À moi de souffrir un peu de mon côté en attendant qu'elle soit guérie.
Et pour ce faire, il me reste encore quelques appels à passer.
Ce n'est qu'ensuite que je pourrai m'autoriser un petit somme, une sieste bien méritée pour conclure ma longue journée éprouvante.
Je sors mon portable et m'apprête à taper le premier numéro sur ma liste lorsque son docteur entre dans la pièce.
Je délaisse aussitôt mon téléphone, sa présence étant devenue beaucoup plus importante que quoi que ce soit d'autre, même mon boulot.
Il est rare qu'il se présente lui-même sur les lieux, il préfère bien souvent envoyer des infirmières faire le travail à sa place.
Probablement par crainte de me croiser.
— À ce qu'on m'a dit, il serait possible que Mlle Lombardi puisse sortir du coma.
Il s'approche d'Ana et se met à examiner ses signes vitaux, son état neurologique et je ne sais quoi d'autre encore.
Je reste à côté de lui, le regardant attentivement faire son évaluation, presque nerveusement.
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Secret d'État
RomanceJe savais que ce jour viendrait. Je ne l'espérais pas, mais je le savais. Au plus profond de moi. Parce qu'ainsi isolée des miens, je deviens une proie facile et je ne suis que trop consciente que c'est tout à son avantage. Je lui servirai à assou...