32- Samuel en colère

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J'entre précautionneusement dans la chambre de Samuel avec un café fumant en main.

J'avance vers le lit et le regarde dormir, espérant qu'il ouvre enfin les yeux.

Il  n'est toujours pas réveillé.

June et moi sommes arrivées il y'a quelques heures. Il dormait déjà à ce moment là. Les médecins nous ont expliqué la situation.

Une voiture venant en sens interdit lui a foncé dedans et il a dû virer sur le côté au dernier moment. Il est rentré dans la barrière qui sépare la route de la forêt et s'est pris un arbre. Je n'en sais pas plus sur cet accident.

Ça a dû être tellement violent!

Est ce que Jonas ou Trevor y sont pour quelque chose? Ou est ce que c'est juste de ma faute?

En ce qui concerne sa santé, il a un bras dans le plâtre, une entorse à la cheville dû à un mouvement trop pressant sur la pédale de frein et deux côtes fêlées. Il porte aussi une cervicale à cause du choc de l'airbag.
Heureusement, il n'a rien de trop grave et son état est stable.

J'attends maintenant qu'il se réveille pour pouvoir lui parler. Et entendre sa voix.

Surtout me rassurer qu'il aille bien.

Je me pose sur la chaise près de son lit et je bois mon café en regardant par la fenêtre. Mon autre main tenant la sienne.

Sa chambre ne ressemble à aucune autre que j'ai pu voir dans un hôpital normal. Tout l'étage est comme ça également. Les distributeurs sont pleins de produits plus chers qu'à l'accoutumée. Il y a un bar à boissons au fond du couloir. De grandes chambres avec toutes les commodités nécessaires. Je n'ai pas vu les autres mais la sienne possède un espace aménagé dans la pièce pour les accompagnants avec un lit une place et une petite commode. Un fauteuil pour les visiteurs. Une télévision écran plat accrochée au mur. Il n'y a que son lit d'hôpital et la table à manger roulante qui font écho avec le fait que nous soyons dans un hôpital. Bien sûr ça et l'odeur. Je déteste l'odeur des hôpitaux.

J'ai l'impression d'étouffer lorsque je suis à l'hôpital et c'est le cas depuis ma plus tendre enfance, selon mes parents. Apparemment ils m'auraient adopté dans mon pays à travers un organisme hospitalier. Je ne sais pas exactement comment ça marchait et honnêtement, je n'ai pas envie de le savoir. Cela dit si j'ai passé une bonne partie de mon enfance dans un hôpital, cela est normal que je n'aime pas certains aspects de cet endroit.

- H- Hilary... j'entends vaguement.

Je me tourne illico vers Samuel en posant mon café sur la table de chevet.

Sa main bouge contre la mienne.

Un énorme poids retombe de mes épaules. Je lui souris avec bienveillance.

- N'essaies pas de parler, tu es assez faible. Dis-je en lui caressant le visage.

- Ça- Ça va... il reprend.

Je le regarde avec inquiétude. Ça ne va pas, je le vois bien mais, je n'ai pas envie de le contrarier et qu'il ne fasse quelque chose de stupide pour avoir encore plus mal.

- De l'- De l'eau... Marmonne t'il à nouveau.

Je me précipite vers la table roulante à manger pour lui servir un verre d'eau. Ensuite je reviens vers lui sous son regard scrutateur. Je l'aide à boire son verre d'eau. Une fois fait, je pose le verre sur la table de chevet à côté de mon café presque fini.

La proie du psychopathe Où les histoires vivent. Découvrez maintenant