50- Train journey

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PDV de Hilary

- Désolé. Il s'excuse.

Je soupire.

Je sens que je peux me livrer à lui à cet instant. Il a fait le premier pas, je vais l'encourager dans sa démarche et pas l'enfoncer.

- La dernière fois au bar, quand ils m'ont tous demandé de passer devant, j'ai eu un moment d'arrêt avant de me rendre compte de ce qu'il se passait. Et puis quand je suis arrivée dans la salle de bain, j'ai vu...

Ma voix se brise.

- J'ai vu mon corps... Mon ventre qui avait doublé de volume... Continuais je, la voix étouffée et tremblotante à cause des larmes.
Il n'était pas non plus énorme mais il commence à se voir... Au point où les gens le remarquent... Et mon dos me fait énormément souffrir. Mes pieds également. Et je... Je n'ai aucune envie de vivre ça. Lâchais je.

Mon visage se déforme en une grimace horrible alors que je me mets à pleurer à chaudes larmes sur mon sort. J'utilise ma main libre pour me cacher un peu le visage.

Voilà que nous pleurons tous les deux maintenant. Pathétique.

Je suis toutefois contente qu'il exprime ses sentiments et surtout ses émotions.

Je ne pense pas l'avoir déjà vu pleurer avant toute cette histoire.
Ou alors cette fois là à Jacksonville où je le suspecte d'avoir versé quelques larmes sur mon épaule.

J'ai maintenant une idée plutôt claire de son ressenti actuel.
J'étais aveuglé par mes sentiments et mes émotions, surtout ma colère envers Samuel que je ne me suis pas mise à sa place une seule fois.

Et à la manière dont il se cache, je peux observer qu'il est gêné de s'épancher de la sorte devant moi.

Est ce que je... Bon, au diable ma colère. Je veux réconforter mon homme.

- Tu veux venir dans le lit avec moi? Lui demandais je.

Il renifle et se nettoie vite fait les yeux avant de relever la tête.
Je nettoie aussi mes larmes avec ma manche.

Il se lève et remet la chaise à sa place avant de venir se coucher en cuillère contre moi.

Il passe une main sur mon ventre. Je pose ma main sur la sienne et entremêle nos doigts.

- Tu as déjà pensé à ce que ce sera? D'être parents tous les deux. Repris je après un long silence.

- Comme dans une sitcom à l'ancienne. Des parents normaux mais un train de vie plutôt aisé.

- Hum... Moi je ne sais pas. En fait j'ai peur et je suis tellement embêtée par la situation que je n'arrive pas à me projeter...

Je soupire.

- Ne te brusque pas non plus. Prends le temps qu'il te faut.

Mais le temps nous manque non? J'ai quoi? Trois mois à peu près pour aimer cet enfant et vouloir être mère. Sans parler du fait que je dois me préparer à accoucher. Ce qu'en plusieurs années je n'ai pas pu me résoudre à envisager.

- Tu penses que je peux être une bonne mère? Alors que la mienne m'a abandonné ou est morte j'en sais rien.

Elle pourrait même très bien être ici aux États Unis que je ne le saurais pas.
Cela me fait toujours bizarre de penser à mes parents biologiques.
Je voudrais savoir des choses. Mais je ne veux pas de leur parentalité et je n'ai pas besoin de leur amour.

- Ta mère est la personne qui t'a éduqué Hilary. Les liens du sang ne veulent parfois rien dire mais tu dois le savoir mieux que moi.

Oui et c'est bien pour cela que je ne veux pas abandonner cet enfant. Je veux une bonne relation avec ma progéniture. Mais c'est dur dans le cas présent.
Faut-il que je me fasse violence? J'ai tendance à me dire que ce n'est jamais la solution.

La proie du psychopathe Où les histoires vivent. Découvrez maintenant