43- Parlons un peu

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Il démarre et pose sa main sur ma cuisse.

- À nous deux maintenant. Dit il.

Je fronce les sourcils.
Qu'entend t'il par là ? Est ce qu'il dit cela juste pour me troubler ?

Je décide de ne pas cogiter sur ces quelques mots pendant des heures et je profite de la route.

- On en a encore pour longtemps?

- Par rapport à quoi? Demande t'il sans quitter la route des yeux.

- Le trajet. Je précise.

- Encore une bonne trentaine de minutes.

- Ha. Ça va alors.

Il hoche la tête. Son pouce commence à exercer des petits mouvements de caresse sur ma cuisse. Son autre main tient fermement le volant. Il arbore un air concentré, le regard rivé sur la route.
Je souris, il est ridiculement beau, ce constat me donne inexplicablement envie de sourire.

Je soupire d'aise. C'est plus fort que moi, je me sens à mon aise là maintenant.
Je pose mes bras en les croisant sur le rebord de la fenêtre ouverte et je pose mon menton dessus pour observer le paysage.

- Tu es déjà venue?

- À L.A. ? On est passé par ici quand j'étais petite avec mes parents.

- Ha oui, ta vie passée de nomade.

Je ricane.

- Ce n'est pas moi la nomade, ce sont mes parents. Moi j'aime bien me poser et ne plus bouger pendant longtemps.

- Dit elle alors qu'elle a peur de l'engagement.

Offusquée, je me redresse immédiatement.

- Quoi? Fronçais je les sourcils.

- Ma langue a fourché. Réplique t'il comme si de rien n'était.

- Je ne crois pas non. Je n'ai pas peur de l'engagement! Je me suis déjà beaucoup engagé dans ma vie.

- À un contrat de travail te permettant de partir à tout moment.

- On peut avoir différents centres d'intérêt dans la vie. Je ne voulais pas être enchaînée à une seule routine pendant trop longtemps. Je laissais les champs des possibilités ouvert. C'est un crime?

- Tu n'es jamais allé au bout de tes relations. Ajoute t'il.

Vexée par ses propos, je halète de surprise.

- Je suis désolée mais, j'ai été bien loin dans mes relations amoureuses!

- Quand ça n'était pas des coups d'un soir ou temps qu'on ne te propose pas de réels engagements.

- Je te trouve cruel Samuel. Ce voyage c'était pour faire mon procès? Demandais je limite énervée en croisant mes bras sous ma poitrine.

En plus, je pourrai en dire autant de lui voire même pire.

Ce n'est pas parce que maintenant monsieur a envie de s'engager en amour que je vais passer pour l'élément perturbateur dans l'histoire.

- Pas du tout. Répond t'il d'un air désolé.

Il est allé trop loin, je sais qu'il en a conscience.

- Je suis désolé, ok? Reprend t'il.

Je décide, à ce moment, de dire ce que je pense. Après ça au moins, il ne pourra pas dire que je ne lui ai pas fait part de mes sentiments.

- Je ne sais pas pourquoi je n'accepte pas de vouloir passer à l'étape supérieure avec les gens. Mes partenaires, plus précisément, puisque c'est ce qui t'intéresse. Quand les choses prennent une tournure trop définitive, je prends peur et j'arrête tout. Mais je fais en sorte de partir en restant en bon terme avec mes exes. Tu sais déjà les raisons pour lesquelles je t'ai dit non. À moins que tu ne m'aies pas écouté, tu étais très en colère alors je peux te les redire -

La proie du psychopathe Où les histoires vivent. Découvrez maintenant