La proie du psychopathe

6- Zara Lancaster

Je rentre chez moi, ferme à clef et vérifie que c'est bien fermé. Gigi arrive et me saute dessus.

- Mon petit bébé ! Me m'accroupis pour la caresser.
Je sais que maman n'est pas présente dernièrement. Tu dois te sentir toute seule. Mais maman a rencontré quelqu'un.

Elle secoue sa queue et aboie.

- Tu veux le rencontrer ? Et bien, ce n'est pas vraiment officiel alors... Et je te rappelle que la dernière fois qu'il est venu ici tu as fui te cacher à l'étage. Tu m'as laissé gérer toute seule. Lui lançais un regard réprobateur.

Elle se met à me mordiller la main.

- J'en connais une qui a faim!

Je me lève et vais lui servir à manger et à boire. Puis je monte me changer. Je met un col roulé noir, une jupe courte à carreaux verte, des bas m'arrivant aux genoux et des bottines noires à talons épais. J'accessoirise le tout avec un collier à médaillon assez voyant.

Je me regarde dans le miroir et décide de ne pas mettre plus de maquillage qu'un baume à lèvres aujourd'hui. J'envisage sérieusement de me couper les cheveux... Bref, j'y penserai plus tard.

Je mets sa laisse à Gigi et nous sortons. Je la dépose à la garderie pour chien où elle est toute contente de voir ses amis. Je l'amène ici deux fois par semaines parce que je suis généralement absente et je n'aime pas qu'elle reste seule tout le temps à la maison. Donc même si ça me coûte pas mal d'argent, je l'emmène à la garderie où elle passe la journée avec d'autres chiens. Ils s'y font aussi toilettés et dressés selon l'abonnement. Gigi est une chienne pourrie gâtée, elle a droit à la totale.

Après l'avoir déposée, je me dépêche de prendre le bus pour me rendre à l'adresse du restaurant que Victoria m'a envoyé ce matin.

Une fois que j'y suis, je rentre et remarque vite Victoria assise au bar. Toujours aussi élégante et rayonnante. Je vais jusqu'à elle.

- Hilary! Ma belle! Comment vas tu? Elle me fait la bise.

Elle sent divinement bon.

- Ça va merci. Je vous retourne la question. Au fait, j'adore vos chaussures!

- Merci! Elles sont belles n'est ce pas? Je vais très bien. Viens, on va s'installer en terrasse.

Je la suis et nous prenons une table. Après quoi, nous échangeons quelques banalités. Une serveuse arrive et nous commandons. Nous parlons de tout et de rien le temps que nos plats arrivent, Victoria me parle de sa vie en temps que professeur en institut de mode à Paris. Et moi, je l'écoute, fascinée par le charisme et la joie de vivre qu'elle dégage.

Après un bon moment, nos repas nous sont enfin servis. Affamées, je commence directement à manger.

- Alors, je vais pas tourner encore longtemps autour de pot, je meurs d'envie de savoir ce qu'il se passe entre toi et Sami.

Nous y voilà.

- Oh... Rien de spécial, à vrai dire, on se connaît depuis vraiment pas longtemps donc on va dire que pour l'instant l'on se... Découvre...

- Oh je vois! Vous les jeunes d'aujourd'hui vous êtes tellement frivoles! Vous vous adonnez au sexe sans aucune honte avant toute officialisation, je trouve cela très libérateur! J'espère au moins qu'il est un bon coup.

Je faillis m'étouffer avec mon poulet.
Pourquoi elle aborde le sujet du sexe comme ça, de but en blanc?

- Ça va? J'espère que je ne t'ai pas choquée, il m'arrive d'être très directe, on me le fait souvent remarquer. Rigole t'elle.