21- Tentative de guérison

44 4 0
                                    

Cela fait trois jours que je suis à Winterburg. Autant dire trois jours de trop. Je n'en peux déjà plus. La grande ville me manque. Ma liberté me manque et par dessus tout vivre dans une maison moderne me manque plus que tout.

J'avais cru qu'un petit retour aux sources m'aurait aider à me reprendre en main et repartir de zéro; mais, c'était sans compter sur un traumatisme grandissant qui me guettait depuis cette nuit là.

Chaque nuit je faisais ce rêve.
Ça commence sur Trevor qui retire les menottes qu'il avait utilisé pour maintenir mes mains. Il quitte au dessus de moi. Je me recroqueville sur moi-même, ramenant mes mains contre ma poitrine. Je me sens insignifiante et mise à nue. Ne le quittant pas des yeux, j'observe chacun de ses mouvements. Du moment où il se rhabille jusqu'à celui où il quitte la pièce. Le silence prend place dans la chambre d'hôtel et toute seule dans le lit, je me laisse aller. Et ça se finit sur cette cette scène, moi pleurant à chaudes larmes.

Je me réveille tremblante, suffocante, en pleure et en sueur. En pleine crise de panique donc.

N'arrivant pas à trouver le sommeil, j'étudie mes cours pendant la nuit et la journée je erre telle une âme en peine.

Parfois je me balade dans la forêt non loin de notre emplacement, je vais jusqu'au lac et je reviens. Ou parfois, je pars en ville, juste pour sentir tous les regards sur moi. Non je rigole, j'y vais pour passer un coup de fil via cabine téléphonique. J'ai peut être la wifi mais le réseau est épouvantable, c'est pourquoi je préfère passer des appels en ville.

J'arrive ainsi au centre ville. Je pars dans la cabine téléphonique comme à mon habitude.
Je compose le numéro de Victoria que je connais par cœur à présent. Elle est la seule que j'appelle. Avec Cheyenne, nous ne nous parlons que par SMS.

- Allô?

- Victoria.

- Hilary! Ça va? Comment tu t'en sors?

- Bien. Mais je suis déjà à bout.

- Ne t'en fait pas, la cavalerie est en chemin.

- Merci beaucoup. Vraiment merci.

- De rien ma belle. Bon je te laisse, on atterrit bientôt et je dois me faire une petite retouche maquillage.

- Très bien. Alors à plus tard.

- À plus.

Elle raccroche et je quitte la cabine.

Concernant Samuel, j'imagine que je dois prendre une décision... J'hésite encore pas mal sur la suite des événements. Notre relation en vaut elle encore la peine?

- Salut!

Je lève les yeux vers la personne qui vient de me parler. Me coupant dans mon fil de pensées.

- Je ne veux pas avoir l'air de forcer quoi que ce soit mais je vous ai vu seule et je me suis dit que j'allais passer vous dire bonjour. Je suis la pharmacienne qui s'est occupée de vous il y a trois jours. Je m'appelle Vahiné.

Un sourire prend place sur mon visage. C'est elle? J'ai failli ne pas la reconnaître. Elle est beaucoup plus belle dans ce que je pourrais appeler « son propre style ».

La proie du psychopathe Où les histoires vivent. Découvrez maintenant