𝐌𝐔𝐍𝐈𝐂𝐇 - 𝐊𝐀𝐈 𝐇𝐀𝐕𝐄𝐑𝐓𝐙

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30 juin 2021

  Comme nous sommes disqualifiés de l'euro, on est libre de faire ce qu'on veut pendant trois jours. Après ces trois jours, on retournera à Munich. Aujourd'hui, j'ai prévu de visiter Londres avec les deux Julian, Leroy, Thilo et Kai, je suppose.

  Il est 7 heures et demie, je vais descendre prendre mon petit déjeuner. Par rapport à Kai, c'est bon, j'ai avalé la nouvelle, ça va un peu mieux.

(...)

  En bas, je suis tombée sur Walter, il était au bout du réfectoire, sur une table. Il a l'air de galérer avec son ordinateur. Il est tout seul, je suppose que les joueurs vont se lever un peu plus tard, aujourd'hui.

  — Bonjour, Walter ! dis-je en m'asseyant à côté de lui.

  — Oh, bonjour, Clara ! Tu tombe bien, est-ce que tu t'y connais en informatique ?

  — Je connais quelques bases, oui.

  Il a tourné son écran vers moi, celui-ci est tout bleu.

  — Tu l'as redémarré ?

  — J'ai essayé mais l'écran ne change pas de couleur.

  J'ai commencé à appuyer plusieurs fois sur le bouton pour allumer ou éteindre. Au bout de quelques minutes, l'écran est devenu tout noir.

  — Voilà, on va attendre qu'il se rallume, maintenant.

  L'ordinateur s'est rallumé. En fait, je suis trop une pro dans ce domaine !

  — Ah, c'est super ! Merci beaucoup !

  — Pas de souci. Je vais chercher un jus d'orange et de quoi manger. On se voit après !

  — Oui, on fait ça. Je vais continuer à remplir des papiers.

  — Bon courage. Si tu croise Lisa, tu pourras lui dire de m'envoyer un message pour que je lui passe les enregistrements des interviews ?

  — Pas de souci !

  Je lui ai fait un coucou de la main et je me suis dirigée vers le buffet.

  — Salut.

  Je me suis retournée en sursaut, j'ai eu peur ! Pourquoi les gens ne font pas de bruits quand ils marchent ? Moi, on m'entend de loin quand j'arrive quelque part !

  Kai se tient debout, à côté de moi. Il est en train de prendre un plateau pour poser des aliments du buffet dessus.

  — Coucou.

  — Je suis désolé si j'ai pu paraître froid ou quoi que ce soit.

  Je n'ai pas répondu, je ne sais même pas quoi répondre à cela.

  — Et je suis en couple, aussi. Peut-être que tu voulais le savoir.

  Merci, Kai, mais tu ne m'apprends rien du tout !

  — C'est cool, je suis contente pour toi.

  — Qu'est ce qu'il y a ? T'es fâchée contre moi ?

  — Tu m'ignore, t'es hyper froid avec moi, tu me cache que t'as une copine... Et c'est moi qui suis fâchée ? Pourquoi tu fais ça ?

  — Pourquoi je fais quoi ?

  — Pourquoi tu m'évite ?

  — Parce que j'ai une copine.

  — Sous prétexte que mademoiselle super Kelly est là, tu dois arrêter de me fréquenter ?

  — Comment tu connais son prénom ?

  — Elle m'a parlée hier. J'ai appris que j'étais juste une simple journaliste en stage ici.

  — C'est le cas.

  — On n'est même pas amis ?

  — Je n'ai pas précisé ça mais ça coulait de source.

  — Non, désolée, ça coule pas de source !

  Je me suis retournée pour reprendre place à côté de Walter. Kai m'a rattrapée en quelques millisecondes par le bras.

  — On n'a pas fini notre discussion.

  J'ai posé mon plateau sur la table la plus proche et je me suis assise sur une des chaises de cette table.

  — Alors je te laisse finir, Kai.

  Il a pris place sur la chaise en face de moi.

  — Je ne pensais pas que t'allais le prendre comme ça. Je tiens beaucoup à toi et tu le sais. Qu'il y ait Kelly ou pas, je serai toujours là pour toi. Tu seras toujours ma Clara, ça ne va pas changer.

  — Je suis amoureuse de toi, Kai.

  Oh non, c'est sorti tout seul. Je fais quoi maintenant ? La honte ! Au pire, je peux toujours partir rejoindre Walter et éviter cette discussion mais ça ne pourra pas durer éternellement.

  — Clara, t'es avec moi ?

  En plus je me suis perdue dans mes pensées et j'ai perdu le fil de la conversation, nickel !

  — Oui, oui, je t'écoute.

  — Ce n'est pas l'impression que tu donne !

  J'ai pris une banane sur mon plateau et j'ai commencé à la manger.

  — Bon appétit ! s'exclama Kai.

  — Merci.

  — Donc, pour reprendre où j'en étais !

  Et c'est reparti.

  — Je t'aime, je t'aime beaucoup même mais ce n'est pas ça le problème. Je connais Kelly depuis des années et j'ai toujours eu un faible pour elle. Et là, t'es arrivée. T'as fait une réapparition dans ma vie et t'as tout chamboulé.

  — Je ne sais pas comment je dois le prendre.

  — Bien. Et donc, tu as même chamboulé ma vie sentimentale. Oui, j'ai aimé Kelly et je l'aime toujours mais pas de la même façon que je t'aime toi. Finalement, je ne sais même pas ce que je ressens pour elle ou bien même pour toi. Je suis perdue mais je préfère me rabattre sur ma copine parce que je la connais mieux et tu vois.

  — Non, je ne vois pas.

  — C'est bon, Clara, arrête d'être fâchée contre moi ! T'as quel âge, sérieux ?

  — J'ai vingt-et-un ans ! Vingt-deux en septembre !

  Bon, j'abuse un peu. Il faut que j'arrête de tout dramatiser.

  — Désolée.

  — C'est moi qui suis désolé.

  Il s'est levé et il a ouvert ses bras pour que je me réfugie à l'intérieur. Miam, il sent bon. Je suis un peu dégoutée mais c'est les aléas du métier !

Publié le 30/04/22