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  Il est 14 heures 30. On sort d'un bon restaurant. Nous sommes au pied du Colisée. Enfin, je suis devant.

— C'est très beau, dis-je à mon copain en levant la tête pour voir le haut du monument.

Il a passé son bras autour de ma nuque avant de lui aussi lever la tête dans la même direction que moi.

— J'ai eu le soleil dans les yeux, fit Kai en baissant sa tête et en cachant ses yeux avec sa main.

— En même temps, peut-être que si tu mettais tes lunettes de soleil, ça t'éviterait ce genre de situation.

C'est vrai que ses lunettes traînent sur sa tête depuis ce matin mais il ne les a pas mises une seule fois sur son nez. Personnellement, je les ai depuis qu'on est partis de la location.

— Je crois que j'suis aveugle, déclara-t-il en bougeant ses mains dans tous les sens et en fermant les yeux.

— Désolée mais ce n'est pas mon problème, mon chéri. T'as qu'à ouvrir les yeux, peut-être bien que ça t'aidera.

Il a ouvert les yeux avant de me regarder.

— C'est vrai que ta technique est plutôt efficace.

— Tu n'es pas sortable. Tu ne veux pas qu'on aille prendre une glace chacun avant de commencer à visiter ?

— Allons-y.

Il a mis ses mains dans ses poches après avoir enfin daigné à mettre ses lunettes de soleil au bout de son nez. J'ai commandé une glace au chocolat et Kai en a prise une à la vanille.

(...)

On marche depuis deux heures, je suis épuisée. Nous sommes tous les deux assis sur un banc dans un jardin au centre de la capitale italienne, pas très loin du monument romain. Entre la chaleur, tous les gens qui visitent la capitale en même temps que nous... C'est fatiguant.

— Même si je suis déjà super fatiguée, je suis contente d'être là.

— En parlant de ça...

Il a marqué une pause avant de reprendre.

— Attends, je cherche un truc dans mon sac.

Pendant qu'il cherchait cette fameuse chose dans son sac, j'ai pris un selfie de nous deux. Je suis heureuse d'être ici. J'ai juste besoin de l'avoir à mes côtés pour être la femme la plus comblée.

— Trouvé ! s'exclama mon copain en s'asseyant en tailleur par terre en face de moi. J'ai trop la flemme de me mettre que sur une jambe et vu que j'suis unique, je vais faire ça à ma façon.

Un sourire s'est scotché à mes lèvres. Je n'ai aucune idée de ce qu'il s'apprête à me dire mais je m'attends à tout avec lui.

— Je n'ai pas besoin d'être en couple avec toi depuis des dizaines d'années pour savoir que j'ai envie de passer le reste de ma vie avec toi. On a passé un sacré bout de notre vie ensemble. On a découvert pas mal de choses ensemble. Avec le temps, on s'est perdus de vues mais sache que je n'ai jamais arrêté de penser à toi. Parfois, j'avais des coups de mous à mes matchs de foot et je pensais à toi qui ratais toutes tes passes. Je peux te dire qu'après ça, je jouais beaucoup mieux. Evidemment, je blague. En vrai, quand j'étais dans des moments me paraissant difficile à surmonter, je me disais que tu saurais m'encourager comme tu le faisais à l'époque. J'avais une petite photo de nous deux encadrée dans ma chambre. Elle est toujours dans ma chambre chez mes parents d'ailleurs. C'est une photo de notre rentrée en moyenne section. J'crois que c'est ma mère qui nous avait pris en photo. On était main dans la main, prêt à affronter tous les deux cette deuxième année à l'école. Je me demandais souvent si tu te souviendrais de moi si on se revoyait. Maintenant, je le sais ! Je tenais vraiment à te déballer tout cela ici parce que je sais que t'aimes bien cet endroit et que c'est notre premier voyage tous les deux.

J'ai légèrement rougi mais j'ai surtout beaucoup souri. Je ne peux pas lui dire que j'avais oublié son prénom, ce ne serait pas très gentil de ma part.

— Je n'ai jamais oublié notre jeunesse, moi non plus. T'étais une partie de moi et moi sans toi, c'était impossible à concevoir. Sauf qu'on ne nous pas laissé le choix et que nous avons dû nous séparer sans savoir si on allait se revoir un jour. Mon cœur a été brisé. Je n'ai pas de suite su que c'était toi quand tu m'as appelée. J'ai reconnu tes traits de visages et ta façon de te tenir debout. T'as pas vraiment changé. Kai, s'il-te-plaît, ne ressort plus jamais de ma vie.

Tous ces discours m'ont un peu émue, je l'avoue. Et je voie que je ne suis pas la seule à avoir des petites larmichettes au bord des yeux.

— Du coup, je t'ai achetée un petit quelque chose. Il n'y a pas de raison particulière, je voulais juste te faire plaisir.

Il s'est levé vite-fait pour prendre un coffret dans son sac avant de me le passer et de s'asseoir à côté de moi. C'est un joli écrin rouge. Je l'ai délicatement ouvert avant de découvrir un magnifique collier en or. C'est un pendentif en forme de cœur. Dans la partie du cœur qu'on ne voit pas, il y a marqué 03.07.21. Cette date qui n'appartient qu'à nous deux. Quelques larmes ont commencé à dévaler le long de ma joue contre mon gré. J'ai regardé Kai avant de lui passer le collier pour qu'il le mette autour de mon cou.

— Merci. Merci pour tout ce que tu m'apportes au quotidien. T'es ma source de joie et de bonheur. Je suis prête à tout vivre avec toi.

— Ce n'est pas encore une demande en mariage mais c'est une sorte de preuve de mon amour envers toi. Il faudra encore être patiente avant d'être ma fiancée !

J'ai posé ma main sur sa joue. Nous nous sommes regardés dans les yeux pendant de longues secondes. Quelques larmes coulaient encore sur mes joues.

— Je t'aime tellement, lui chuchotai-je en souriant.

Je l'aime parce qu'il me fait sentir unique. J'ai l'impression d'être la plus jolie femme à ses yeux. Je l'aime parce qu'il est plein de petites intentions mignonnes et qu'il a toujours un petit mot doux à glissé quand on en a besoin. Je l'aime parce qu'il est lui-même. Je l'aime parce qu'il m'a permise de découvrir un nouveau sentiment, l'amour. Cette merveilleuse sensation où ton ventre se remplit de papillons quand tu le vois sourire. Cette sensation que tu ne peux ressentir qu'avec une personne et qui arrive au moment où tu en a le plus besoin. Je crois bien que c'est mon sentiment préféré. Aimer et être aimer en retour. Ce n'est pas le même amour qu'un parent donne à un son enfant. Je l'aime aussi un peu parce qu'il est vraiment beau et que son sourire n'arrêtera jamais de me faire craquer.

— Je t'aime aussi.

J'ai déposé délicatement mes lèvres sur les siennes. Il m'a aussi fait découvrir cette sensation. Je dois avouer qu'elle est plutôt cool.

Publié le 17/07/22

𝐌𝐔𝐍𝐈𝐂𝐇 - 𝐊𝐀𝐈 𝐇𝐀𝐕𝐄𝐑𝐓𝐙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant