The Wolf On The Loose

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-Serafina, soufflait Lia en arrivant à mes côtés. Pourquoi as-tu disparu ? Et pourquoi tu- AH.

Je la regardais, un sourcil haussé. Comment pouvait-elle conserver autant d'angoisse dans un aussi petit corps ?

-Ah ?

-C'est quoi ça ?! grognait-elle en appuyant sur mon cou avec son index.

Je souriais, gênée. Le fait de la voir perdre contenance m'amusait. Ça me détendait. Cela n'avait rien avoir avec la marque que Lino avait laissé sur ma peau.

-Une erreur de parcours, soufflais-je en finissant ma flûte de champagne d'un coup sec.

Au loin, au fond de la salle, je repérais Lino. Il était accompagné de nos paternels et je levais les yeux au ciel lorsqu'il me fit un clin d'œil. Pensait-il que j'avais succombé à son charme ? Pauvre de lui.
    Pourtant s'il y avait bien à une chose que j'avais succombé, c'était son chantage. Je ne pouvais pas le laisser s'en prendre à Cole.
    Je me demandais bien comment il avait pu avoir connaissance de son existence. J'avais pourtant tout fait pour qu'on ne soit jamais associés, en dehors du travail évidemment. Personne n'avait jamais su le lien qui nous unissait. Personne ne savait qu'il m'avait sauvée de nombreuses fois, en dehors de Gemma et Lia.

    Mon propre père ne le savait pas. Je me demandais même s'il connaissait simplement l'existence de Cole. Ça m'étonnerait, lui qui se foutait royalement de ma vie professionnelle. Mais c'était tant mieux. Je ne pouvais pas prendre le risque qu'il l'utilise pour me faire du chantage.

-Une erreur de parcours ? Tu as un suçon de la taille d'une balle de golf.

Elle me traînait dans un coin de la pièce, loin des regards indiscrets mais pas assez loin pour que je ne remarque pas le léger sourire en coin satisfait de Lino.
Elle sortait de son sac quelques produits et camouflait la marque comme si elle n'était jamais apparue. Nous continuons à parler toutes les deux, gardant Gemma dans mon champ de vision. Il était hors de question qu'il lui arrive quoique ce soit. Lino m'avait bien fait comprendre qu'il fallait que je reste sur mes gardes.

-Serafina.

Mon sang se glaçait. J'accordais un regard a Lia qui comprenait qu'il était à son tour de s'occuper de Gemma. Tandis que je m'occupais de mon cauchemar.

-Père.

-Tu ressembles a ta mère, murmurait-il en attrapant une de mes mèches bouclées, qui s'était échappée de mon chignon, entre ses doigts rugueux.

Cet air de déjà-vu me laissait un goût amer dans la bouche. Inconsciemment, je reculais d'un pas. La mèche glissait entre ses doigts et son regard qui s'était légèrement adouci, redevenait plus dur que jamais. Je le retrouvais bien, là.

-J'espère que tu ne feras pas d'esclandre aujourd'hui.

    Je déglutissais difficilement.
Cependant, mon impassibilité restait impeccable. Je gardais la tête haute, le visage fermé. Presque comme si j'étais à l'armée.

-Non, père.

    Ça n'avait rien de bienveillant. Au contraire. Ce n'était qu'une façon détournée de dire que si je ne me tenais pas à carreau, j'en payerais le prix.
    Il hochait la tête.

-Monica est là. Es-tu partie la saluer ?

Monica. Un prénom que je n'avais pas entendu depuis bien longtemps. Elle n'était personne d'autre que la mère de Vera, ainsi que mes deux autres petits demis-frères. Jumeaux, ils avaient tout deux seulement douze ans.