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-Une fourchette ? Elle t'a lancé une fourchette ?

J'acquiesçais, amusé.

-Heureusement qu'elle t'a raté.

-Je ne pense pas qu'elle m'ait raté.

-Tu veux dire qu'elle aurait fait exprès de te louper ?

    Je haussais les épaules.

-Elle voulait attirer mon attention. Ce n'était pas aussi mauvais que ça aurait pu l'être.

-Lino, elle t'a balancé une fourchette. A quel point une conversation avec elle pourrait être pire que cela ?

-Elle ne m'a pas touché.

-Elle à tout de même visé ta tête.

    Je souriais.

-N'est-elle pas brillante ?

    Marianno me regardait comme si j'avais perdu la tête. C'était peut-être le cas ?

-En parlant du loup, commençait-il en avalant une gorgée de son verre. Où est-elle ?

Je me tournais vers la baie vitrée. Moi qui pouvais l'apercevoir il y a quelques minutes, la voilà disparue.

-Aucune idée, soufflais-je. Je vais la chercher.

Je sentais la main de Marianno se poser sur mon avant-bras.

-Pas la peine, murmurait-il.

     Serafina était à l'étage, accompagnée d'Amelia.
     On aurait dit le couronnement d'une princesse, ses sujets l'attendant patiemment aux pieds des escaliers.
Elle s'était changée. Elle avait troqué sa petite robe blanche, pour une longue robe noire, fentée sur le côté. Ça, c'était sûr que ça allait faire scandale. Mais elle était diablement magnifique. Ses lèvres étaient peintes d'un rouge sombre. Elle avait deux grains de beauté. L'un était au dessus de sa lèvre supérieure et l'autre, juste au dessus, à côté de sa narine. Je les avais toujours vu et pourtant, aujourd'hui ils semblaient la rendre encore plus... Plus.
Elle regardait le monde à ses pieds. C'était le cas de le dire. Elle avait réussi à enchanter tout le monde ici. Même moi.
Nos regards se croisaient pendant une seconde. Mais ça paraissait une éternité. Alors qu'elle descendait les escaliers lentement, je ne pouvais m'empêcher de la regarder. C'est comme si mes yeux ne pouvaient plus se détacher d'elle.

Marianno me donnait un coup d'épaule, me sortant de mon état de choc. Je me dirigeais alors vers elle.
Je l'attendais, en bas des escaliers. Arrivée à mon niveau, elle attrapait la main que je lui tendais. C'est alors qu'elle me souriait, comme si le monde lui appartenait et je sentais ma gorge s'assécher. Elle allait définitivement causer ma perte.

-Tu es...

Elle haussait un sourcil.

-Toi qui a tant de choses à dire d'habitude, murmurait-elle.

Je déposais un baiser sur le dos de sa main, tout en la regardant droit dans les yeux.

-Tu es splendide, Sera.

Elle haussait un sourcil comme si elle ne me croyait pas et pourtant, ça me faisait plus d'effet que si elle était tombée dans mes bras. Diable, qu'allais-je faire d'elle ?
Je l'entrainais vers la piste de danse.

-Je pensais que tu réagirais autrement, soufflait-elle.

-C'est à dire ?

-Que tu serais un peu en colère.

The Wolf On The LooseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant